Londres (awp/afp) - Unilever a publié jeudi un chiffre d'affaires trimestriel en progression. Le géant de l'agroalimentaire et des produits d'hygiène a tiré profit des hausses de prix destinées à répercuter l'envolée des coûts face à une inflation qui s'emballe.

Les recettes du groupe ont progressé de 7% à 14,8 milliards d'euros au premier trimestre. "Dans un environnement volatil et de coûts élevés, nous continuons d'équilibrer soigneusement la croissance des prix, le volume et la compétitivité", a assuré Unilever dans un communiqué. Après avoir augmenté tout au long de 2022, "les augmentations de prix sont restées élevées, à 10,7%" au premier trimestre, a relevé Unilever. Des hausses qui se traduisent aussi par une petite baisse des volumes (-0,2%) sur la période.

Face à "l'incertitude macroéconomique persistante", Unilever se dit "confiant dans (sa) capacité à réaliser une autre année de forte croissance, ce qui reste notre première priorité", a assuré le directeur général du groupe, Alan Jope, sur le départ. La stratégie de M. Jope, à la tête d'Unilever depuis 2019 et qui avait annoncé son départ en septembre, était questionnée depuis des mois par des investisseurs influents.

Unilever a dévoilé fin janvier le nom de son futur directeur général, le Néerlandais Hein Schumacher, qui prendra cet été les rênes du géant connu pour les savons Dove, les déodorants Axe, les soupes Knorr ou les glaces Magnum. M. Jope s'était notamment retrouvé sous le feu des critiques après l'échec de son projet d'acquisition à grands frais de la division de produits de santé de grande consommation du laboratoire GSK, qui avait suscité les protestations d'actionnaires influents.

Le directeur général avait alors fait machine arrière et renoncé à faire des acquisitions majeures à court terme. La groupe avait dévoilé peu après une réorganisation comprenant la suppression d'environ 1.500 postes d'encadrement et l'organisation "autour de cinq types d'activité": beauté et bien-être, hygiène personnelle, entretien de la maison, nutrition et glaces.

"Nous continuons à réorienter notre portefeuille (de marques) vers des secteurs à plus forte croissance", a fait valoir M. Jope jeudi, alors qu'Unilever espère voir "une modeste amélioration" de ses marges sur l'ensemble de l'année. Pour le reste de l'année, le groupe indique qu'il continuera à ajuster ses prix et faire des efforts pour réduire ses coûts "pour permettre (au groupe) de continuer à investir dans ses marques".

afp/vj