Alphavalue - Avec un cours de HKD8,40 en clôture au 15/08/2011, Rusal s’affiche en baisse de 5% sur une semaine et de 16% sur 1 mois. Il s’agit de loin de la plus grosse chute du secteur « Mines & Métaux » et du sous-secteur « Métaux non ferreux », où la baisse moyenne est de -13% sur un mois (Rusal compris). Le leader mondial de l'aluminium russe affiche désormais une recommandation « Add » avec un potentiel de 20%, ce qui constitue notre première recommandation positive sur ce titre depuis sa première cotation il y a 30 mois sur la bourse de Hong-Kong (le titre est également coté à la bourse de Paris).

En fait, le titre Rusal a surtout baissé dans le sillage de Norilsk Nickel dont la société russe détient 25%. Cette holding compte pour 42% des actifs bruts de Rusal, soit HKD6,4 par action. Comme la Somme des Parties doit intégrer HKD5 de dette nette par action, Rusal apparait comme une « victime » des soubresauts boursiers de Norilsk, comme s'il s'agissait d'une option d'achat sur cette participation. D'autant plus si l'on tient compte du fait que le management de Rusal est en désaccord avec celui de Norilsk, et que la mise en équivalence de Norilsk compte pour 70% ou plus des bénéfices de Rusal.

Les activités strictement industrielles de Rusal pourraient également avoir souffert dans leur valorisation si l'on devait s’en tenir à la baisse de 13% du cours de Norsk Hydro le mois dernier.

Rusal est évidemment un pari macroéconomique, avec des prix de l'aluminium constituant un mélange complexe de demande et d'offre, incluant l'alumine, les prix de l'énergie - l’aluminium peut être considéré comme de l’énergie en lingots - et un arbitrage avec le cuivre, qui a récemment piqué du nez. Cela étant dit, Rusal pousse fort et tire le meilleur de son leadership, conséquence de sa proximité avec la Chine, qui constitue de loin le plus grand marché, et de son accès à de l’énergie hydroélectrique bon marché.

La société a fait de gros progrès sur le plan opérationnel, de même qu’au niveau de la gestion de sa dette considérable ($10mds, DN/EBITDA : 4x). Cette dette rend la valorisation élevée sur la base du ratio VE/EBITDA ou du rendement (pas de dividende), mais Rusal est devenue attractive selon les autres mesures de valorisation (le DCF affiche un potentiel de 66%). Rusal est clairement un pari spéculatif avec levier sur tout changement de sentiment au sujet de la croissance mondiale.