L'IPO de En+ à Moscou et à Londres sera un test de l'appétit des investisseurs internationaux pour les actifs russes après trois années de sanctions occidentales imposées à Moscou en raison de son rôle dans la crise ukrainienne. En+ et Oleg Deripaska n'en font pas l'objet.

En+ a indiqué qu'il devrait lever 1,5 milliard de dollars à l'occasion de son IPO, correspondant à une valorisation de l'entreprise de huit milliards de dollars. Le singapourien AnAn Group, partenaire stratégique du chinois CEFC, a acquis pour l'équivalent de 500 millions de dollars de GDR, précise la société dans un communiqué.

"En+Group représente la plus importante entrée en Bourse d'une entreprise russe depuis 2012 et l'une des plus grosses sur le marché londonien", déclare son directeur général Maxim Sokov dans un communiqué.

La fourchette de prix était fixée entre 14 et 17 dollars par GDR. En+ n'a pas expliqué pourquoi le placement s'était fait dans le bas de la fourchette mais il a confirmé que son IPO lui permettrait de rembourser une partie de sa dette.

En+ détient des actifs dans les métaux et l'énergie, dont une participation de 48% dans le producteur russe d'aluminium Rusal, coté à Hong Kong et débouché important pour l'hydroélectricité produite par des entités contrôlées par En+.

En+ a également annoncé vendredi avoir signé un accord non contraignant avec Glencore permettant à l'entreprise de négoce de convertir une participation de 8,75% dans Rusal en actions de la société russe, ce qui permettra à En+ de porter sa participation dans Rusal à 56,88%.

En+ n'a pas précisé quels étaient les autres souscripteurs à son IPO. Des sources des marchés financiers ont rapporté jeudi à Reuters que le Qatar, le fonds russe Direct Invesment Fund et l'américain Capital Group figuraient parmi eux.

(Maria Kiselyova et Katya Golubkova; Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)