Moscou (awp/afp) - Le géant russe de l'aluminium Rusal a annoncé vendredi un bénéfice net ajusté de 699 millions de dollars (près de 658 millions de francs suisses) au premier semestre, soit une hausse de 1,5% sur un an, malgré une baisse de la demande en Russie et les sanctions.

Le chiffre d'affaires du groupe coté à Hong Kong a pour sa part augmenté de 31,3% au premier trimestre sur un an à 7,2 milliard de dollars, tandis que l'Ebitda ajusté a augmenté de 37,4% à 1,8 milliard de dollars, notamment grâce à "une forte hausse des prix de l'aluminium au 1er trimestre 2022", selon un communiqué de Rusal.

Fondé par l'oligarque Oleg Deripaska, le groupe souligne toutefois que "les tensions géopolitiques croissantes depuis février 2022 ont fait considérablement augmenter la volatilité sur les marchés de matières premières et de devises".

Ces tensions provoquées par l'offensive russe en Ukraine en cours depuis le 24 février et les sanctions internationales contre Moscou qui l'ont suivie "ont affecté de manière négative les activités des entreprises russes dans différents secteurs de l'économie en aboutissant à une baisse de la demande d'aluminium en Russie", selon le communiqué.

Par ailleurs, l'interdiction par l'Australie d'exporter de l'alumine, de laquelle est ensuite extrait l'aluminium, ainsi que la suspension de la production à la raffinerie d'alumine à Mykolaïv, en Ukraine, "ont eu un impact négatif sur les livraisons des matières premières pour la production de l'aluminium et provoqué une hausse des dépenses", précise-t-il.

Le groupe russe "est obligé de refaire sa chaîne de livraisons", constate le communiqué.

Pour leur part, "les projets d'investissement et les programmes de modernisation des installations de production pourraient être reportés en raison de difficultés avec la livraison d'équipements", ajoute-t-il.

Un très grand nombre d'acteurs économiques russes sont confrontés à de graves problèmes d'approvisionnement d'équipements et de pièces détachées dont la vente à la Russie a été bannie.

Ils peinent aussi à importer ou exporter, car les chaînes logistiques et financières internationales ont été partiellement paralysées par les mesures de rétorsion imposées par l'Europe et les États-Unis.

afp/buc