Moscou (awp/afp) - Le géant russe de l'aluminium Rusal a annoncé vendredi des résultats trimestriels en forte baisse sur un an, plombés par les bas prix de ce métal dans un contexte de guerre commerciale entre Pékin et Washington.

De juillet à septembre, le bénéfice net récurrent du groupe coté à Hong Kong a dégringolé de 61,5% sur un an à 240 millions de dollars, tandis que le bénéfice net ajusté a chuté encore plus fortement, passant de 338 millions à une perte de 34 millions.

Pour expliquer ces résultats, Rusal cite, dans un communiqué, la baisse des prix de l'aluminium de 14,3% au troisième trimestre sur un an - atteignant un plus bas depuis fin 2016 - ainsi que les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.

Le chiffre d'affaires a baissé de 14,8%, passant de 2,9 à à 2,5 milliards de dollars. L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) ajusté a fondu de 64,9%, passant de 676 à 237 millions de dollars.

Suite à la publication de ces résultats, l'action de Rusal était en baisse de 3,6% à 08H00 GMT à la Bourse de Hong Kong.

Depuis le début de l'année, "l'environnement de marché a été difficile", a affirmé dans un communiqué le patron de Rusal, Evguéni Nikitine, citant la baisse des prix de l'aluminium ainsi que "la baisse des ventes de produits à valeur ajoutée à cause des sanctions".

Le patron de Rusal indique que "les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine continuent de freiner une potentielle reprise des prix et la croissance du marché", tout en voyant des signes encourageants du coté des marchés automobiles européens et sud-américains pour l'année prochaine.

En mars 2018, les Etats-Unis ont imposé des taxes de 10% sur l'aluminium pour réduire le déficit commercial américain, notamment avec Pékin, ce qui a eu un important impact sur les prix de ce métal.

Le Trésor américain a ensuite imposé des sanctions en avril 2018 au groupe Rusal pour ses liens avec Oleg Deripaska, considéré comme un proche du président russe Vladimir Poutine. Ces sanctions ont été levées fin janvier après que le groupe eut pris ses distances avec l'oligarque, mais Rusal peine à remonter la pente.

afp/buc