Zurich (awp) - Le producteur d'appareils électroménagers V-Zug assure vendredi avoir constaté en juin des signes d'amélioration, au terme d'une première moitié d'année à oublier sur le plan de la rentabilité. Si les recettes ne se sont que modérément érodées, les marges se sont littéralement évaporées.

Le chiffre d'affaires a ainsi fondu de 3,0% à 303 millions de francs suisses, quand la marge d'exploitation (Ebit) s'est tarie de près de onze points de pourcentage à 1,4%, pour un résultat afférent de 4,3 millions. Le bénéfice net a suivi la même dégringolade, chutant de 34,0 millions il y a un an à 3,8 millions pendant la période sous revue, énumère un compte-rendu.

La dégradation des résultats était attendue, depuis l'émission par l'industriel zougois d'un avertissement en la matière fin mai. Le groupe évoquait notamment une pénurie de capteurs en raison des confinements en Chine notamment, venus accentuer une situation déjà tendue sur le front de l'approvisionnement.

Nettement pire qu'attendu

L'ampleur de la contre-performance décoiffe par contre le consensus de l'agence AWP, qui avançait en moyenne un chiffre d'affaires de 308,9 millions, une marge Ebit de 4,4% et un excédent afférent de 4,3 millions.

Anticipant une volatilité persistante de la situation géopolitique et conjoncturelle, la direction se refuse à dresser une nouvelle feuille de route pour l'année en cours, après avoir jeté la précédente aux oubliette fin mai.

La direction a toutefois reconduit ses ambitions à l'horizon 2026, comprenant une croissance annualisée de 3% et une marge Ebit de 10 à 13%.

La reconstitution des stocks de composants critiques a nettement pesé sur le flux de trésorerie et la production ne parvient pas encore à satisfaire la demande. "Nos carnets de commandes débordent," a souligné le directeur général Peter Spiri en téléconférence de presse.

Le responsable assume la stratégie de répercussion progressive du renchérissement sur les clients, qui doit parvenir à complétion en début d'année prochaine.

La banque d'affaires américaine Stifel note que si la contre-performance du jour appelle à un coup de rabot sur les attentes du marché à brève échéance, la reconductions des ambitions à plus long terme laisse augurer d'ajustements moins sévères pour 2023 et au-delà.

A 10h34, la nominative V-Zug cédait 4,0% à 82,40 francs suisses, à contre-courant d'un SPI en hausse de 0,17%.

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