Nouméa (awp/afp) - Le groupe brésilien Vale a annoncé mercredi la vente de son usine de nickel en Nouvelle-Calédonie à un consortium calédonien et international, incluant le négociant en matières premières Trafigura, qui suscite sur place une forte hostilité des indépendantistes et des autorités kanak.

"Le consortium mené par la direction et les employés de Vale Nouvelle-Calédonie, (...) avec Trafigura comme actionnaire minoritaire, est heureux d'annoncer qu'il a conclu un accord ferme aujourd'hui pour l'achat des parts de Vale Nouvelle-Calédonie, détenues par Vale Canada Limited, une filiale de Vale S.A", a indiqué mercredi dans un communiqué Vale-NC.

L'industriel précise que "cette solution de reprise assurera la poursuite de l'exploitation et du développement de l'usine (sud de l'archipel) dans le respect de ses responsabilités sociétales et environnementales par une nouvelle société (baptisée) Prony Ressources, détenue à 50% par des investisseurs calédoniens."

"Le projet d'entreprise de Prony Ressources permettra de garantir plus de 3000 emplois directs et indirects", a déclaré Antonin Beurrier, actuel président de Vale Nouvelle-Calédonie.

Cette annonce est intervenue après plusieurs jours de barrages, de blocages et d'affrontements avec les forces de l'ordre, en raison de "la totale opposition" des indépendantistes du FLNKS, du collectif "Usine du sud: usine pays" et de l'Instance coutumière autochtone à cette reprise avec Trafigura.

Mercredi, les violences sont montées d'un cran avec des barrages tenus par ces opposants et des contre-barrages dressés par des loyalistes à Païta, au nord de Nouméa. Dans la nuit, une station service a été incendiée au Mont-Dore.

Le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu doit réunir jeudi en visioconférence les principaux acteurs politiques calédoniens sur ce dossier, mais les indépendantistes ont indiqué qu'ils boycotteraient le rendez-vous.

afp/jh