Philippe Guillemot, quels sont les points marquants de ce second trimestre de Vallourec ?

"Malgré une dégradation des conditions de marché aux Etats-Unis, tant en termes de prix que de volumes, nos résultats du deuxième trimestre continuent de refléter la transformation significative de Vallourec en un groupe plus rentable, résilient et générateur de trésorerie. Notre marge d’exploitation pour le segment Tubes dépasse les 20 % pour la cinquième fois au cours des six derniers trimestres et notre génération de trésorerie globale reste positive pour le septième trimestre consécutif et devrait le rester d’ici la fin de l’année. Vallourec devrait au plus tard d’ici la fin 2025 afficher un endettement financier net nul et opérer un retour à l’actionnaire (dividende ou rachat d’actions) dans la mesure où notre levier d’endettement, inférieur à 0.5x notre RBE, en valide d’ores et déjà les conditions. Pour rappel, et sous réserve de l’approbation du conseil d’administration et de nos actionnaires, 80 à 100% de tout le cash excédentaire après investissement a vocation à être retourné à nos actionnaires au plus tard à partir de fin 2025."

Quel regard portez-vous sur vos marchés historiques des énergies fossiles ?  Dans quelle mesure Vallourec reste-t-il exposé aux cycles sur ces marchés ?

"L’arrêt des produits à faible valeur ajoutée réduit notre dépendance aux aléas des investissements des opérateurs de la filière Oil & Gaz. De plus, ces derniers se montrent plus disciplinés que par le passé dans un contexte de décarbonation qui devrait plafonner les volumes dans les années à venir. Aujourd’hui, Vallourec est profitable sur tous ses marchés historiques et fait partie du trio de tête mondial derrière l’Italien Tenaris et devant le japonais Nippon Steel. Pour autant, nous conservons des marges de progressions très significatives, à commencer par le Brésil où nous pouvons améliorer l’excellence opérationnelle et optimiser les coûts d’exploitation de nos sites."

Source : présentation société du 26 juillet 2024

Quels sont les nouveaux marchés les plus prometteurs pour Vallourec dans les prochaines années, pour quelle création de valeur ? 

"Pour rappel, dès mon arrivée, nous avons travaillé sur le positionnement du Groupe à horizon 2030-2040. Sur la partie Tubes, nos produits sont directement exploitables dans les domaines du transport et de la séquestration du carbone sachant que le CO2 est extrêmement corrosif et que nos clients ne peuvent tolérer la moindre fuite sur leurs installations. Autre application, la géothermie avancée en grande profondeur pour produire de l’électricité. Vallourec est actuellement positionné sur tous les grands projets de géothermie avancée en Europe. Enfin, nous sommes positionnés sur l’hydrogène, dont la molécule, particulièrement petite, nécessite également des produits à très forte valeur ajoutée pour assurer l’étanchéité. Nous estimons à 2 milliards d’euros le chiffre d’affaires potentiel de la cinquantaine de projets identifiés. La contribution de l’ensemble de ces relais de croissance pourrait s’élever de 10 à 15% du RBE du Groupe d’ici 2030."

Sur quels types d’investissements en croissance organique ou externe tablez-vous sur les prochaines années ?

"Cette année, nos investissements industriels seront inférieurs à 200 M€, en légère baisse par rapport à la précédente estimation. Les investissements liés aux nouveaux marchés sont très limités car nos capacités de production permettant déjà de les adresser. Nos investissements sur ces marchés se concentrent donc sur la R&D, avec 10 à 15% des investissements R&D du groupe qui leurs seront dédié d’ici 2030. Quant à la croissance externe, elle n’est pas d’actualité bien que Vallourec soit désormais en position d’être un consolidateur du marché."

A quel horizon vous projetez-vous personnellement chez Vallourec maintenant que la société est profitable, bientôt désendettée et que ArcelorMittal constitue son nouvel actionnaire de référence ?

 "Je suis ravi de l’arrivée au capital d’ArcelorMittal en tant qu’actionnaire de référence. Nous passons d’un actionnaire financier de premier plan à un actionnaire industriel de premier plan dans le monde de l’acier. Cette configuration capitalistique est similaire à celle de nos confrères Nippon Steel et de Tenaris. Pour ce qui est de mon avenir à la tête de Vallourec, j’ai constitué une équipe extrêmement compétente qui a délivré des résultats au-delà de toute attente. Les projets ne manquent pas et personnellement j’ai à cœur de voir Delphy, notre solution de stockage d’’hydrogène, se développer fortement dans les années à venir. "