Valneva chute de 15,5% à 23,6 euros après avoir été brièvement suspendu en raison d'une baisse de 24%. Selon Reuters citant un broker, la dose de rappel du vaccin du laboratoire serait moins efficace que la concurrence. Mi-septembre déjà, cette rumeur avait circulé. Certains analystes s'interrogeaient si cette moindre efficacité n'avait pas été la vraie raison de résiliation du contrat britannique. Pour autant, le Royaume-Uni n'a jamais confirmé, évoquant plutôt un manquement de Valneva à ses obligations, ce que le groupe a réfuté fermement.

Début septembre, le Royaume-Uni avait résilié un contrat portant sur 100 millions de doses, alors la seule commande enregistrée par Valneva.

Cette rumeur de moindre efficacité resurgit alors que le groupe avait annoncé de bonnes nouvelles.

Première bonne nouvelle, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a commencé la revue progressive du dossier d'enregistrement du vaccin VLA2001 de la société.

L'EMA a précisé qu'elle ne pouvait pas encore estimer quand une décision d'autorisation pourrait être prise.

Elle évaluera les données au fur et à mesure qu'elles seront disponibles pour décider si les avantages l'emportent sur les risques. L'examen continu se poursuivra jusqu'à ce que suffisamment de preuves soient disponibles pour une demande formelle d'autorisation de mise sur le marché.

"Il faut généralement quelques mois pour que les vaccins passent du stade de l'examen à l'autorisation, bien que certains vaccins parmi lesquels Sputnik V et les vaccins développés en Chine, attendent depuis plus longtemps", souligne ce matin Invest Securities.

De son côté, Valneva attend une éventuel feu vert au cours du premier trimestre 2022.

Pour rappel, un accord a été signé avec la Commission européenne le 10 novembre, pour un volume pouvant aller jusqu'à 60 millions de doses d'ici à 2023. Cette annonce avait été très bien accueillie par le marché après le coup de Trafalgar du gouvernement britannique.

Deuxième bonne nouvelle, le vaccin du groupe pourrait être efficace contre Omicron. Valneva iestime en effet que VLA2001 peut jouer un rôle dans la protection contre le nouveau variant.

Contrairement à d'autres vaccins qui ne ciblent que la protéine Spike du virus SARS-CoV-2, VLA2001 est développé en utilisant toute l'enveloppe du virus.

"La préservation de l'ensemble de l'enveloppe virale devrait susciter une réponse immunitaire élargie qui, conjuguée à l'adjuvant CpG 1018, pourrait permettre d'améliorer le profil immunologique du vaccin en stimulant les réponses des cellules T contre d'autres protéines du SARS-CoV-2", explique la société.

Cette dernière va évaluer la capacité de VLA2001 à pouvoir générer des anticorps neutralisants contre le variant Omicron.

Valneva confirme également que sa plateforme technologique peut être adaptée aux nouveaux variants en cas de besoin.

La société a commencé à travailler et effectuer des tests sur les variants dans les laboratoires de ses sites français et autrichiens ; cela comprend la production de cellules virales pour trois précédents variants préoccupants, dont le variant Delta.

Valneva a produit un lot pilote industriel complet sur la base du variant Alpha, validant ainsi l'adaptabilité de son processus de production aux vaccins basés sur des variants.

Enfin, troisième bonne nouvelle, Valneva a commencé la production des doses de VLA2001 pour la Commission européenne et dispose de stocks prêts à être étiquetés et distribués dès l'obtention d'une autorisation réglementaire.

Valneva s'attend à avoir la capacité de produire plus de cent millions de doses de vaccins par an en conjuguant production interne et externe (CMO).