Paris (awp/afp) - Les studios de Technicolor, spécialisés dans les effets visuels pour le cinéma, le jeu vidéo, l'animation et la publicité, ont été chahutés par les marchés mardi après leur cotation à la Bourse de Paris, censée permettre de désendetter l'ex-Thomson Multimédia.

Technicolor, en restructuration depuis des années, avait annoncé en février se séparer de son activité phare d'effets visuels, "premier fournisseur" de l'industrie du cinéma et des séries, qui a contribué dernièrement aux franchises "Transformers", "Top Gun", le "Roi Lion" ou au spin-off de "Game of Thrones", "House of the Dragon".

Le groupe est désormais divisé en deux entités indépendantes : d'une part Technicolor Creative Studios (TCS), dont 65% des parts ont été distribuées aux actionnaires, et d'autre part le reste des activités (développement de modems sous marque blanche et production de DVD) dont la dénomination sociale devient Vantiva.

Les titres Technicolor, introduits mardi à près de 2 euros par action pour une valorisation de plus d'un milliard d'euros pour la totalité du groupe, perdaient à 13H00 plus de 26% à 1,4 euro après avoir vu leur cotation suspendue durant la matinée.

A la clôture, le titre affichait finalement un recul de 4,53% à 1,86 euro.

"Nous pensons que c'est un très bon moment (pour entrer en Bourse) car la demande n'a jamais été aussi forte dans chacune de nos quatre activités", avait déclaré lundi à l'AFP Christian Roberton, directeur général de TCS, qui compte 11.700 employés.

Face à la quantité de contenus à fournir aux plateformes de streaming, "l'industrie des effets spéciaux est sous pression pour développer ses capacités", ajoute-t-il. La branche a généré au premier semestre un chiffre d'affaires de 408 millions d'euros, en hausse de 38%.

L'émergence du métavers sous la forme de mondes virtuels immersifs est également "une immense opportunité" pour l'animation et la production de contenus publicitaires car "chaque marque va devoir trouver sa place dans le monde numérique", selon le dirigeant.

Une récession pourrait à l'inverse inciter les entreprises à couper leurs investissements publicitaires, mais ceux-ci seront ensuite "les premiers à repartir", se rassure M. Roberton.

Selon le projet validé en septembre par les actionnaires de Technicolor, Vantiva entend céder, dès que les conditions de marché seront favorables, sa participation résiduelle de 35% dans TCS afin d'apurer sa dette pour un montant d'environ 375 millions d'euros, a indiqué à l'AFP Luis Martinez-Amago, directeur général de cette entité.

Cette somme permettra à l'entreprise de se renforcer face aux perturbations de ses chaînes d'approvisionnement, mais également de se diversifier, notamment dans les objets connectés industriels et la production de disques vinyles.

afp/rp