Paris (awp/afp) - Le président du groupe Suez, visé par une OPA de son concurrent Veolia, a répondu non aux dernières demandes formulées par son rival, accusant son PDG de "mépris" dans une lettre qu'il lui adresse jeudi.

Veolia souhaite obtenir un "accord de rapprochement" avec le conseil d'administration de Suez, à qui il demande notamment d'annuler un dispositif juridique compliquant la vente de sa branche Eau France.

"Vos menaces par voie de courrier, de communiqués, d'interviews sont incompatibles avec l'engagement public d'+amicalité+ que vous aviez souscrit pour au moins six mois", écrit le président de Suez Philippe Varin à Antoine Frérot, accusé de "mépris (...) à l'égard de Suez et ses équipes".

Il assure n'avoir reçu aucune "offre ferme, détaillée et complète" sur le contenu du projet de Veolia en France et à l'international.

Concernant la fondation de droit néerlandais que Suez a montée en septembre pour barrer la vente de son activité Eau France, "nous ne pouvons donc donner suite à votre demande de +déconstruction volontaire+ d'un mécanisme tout à fait légitime et destiné à maintenir l'activité Eau en France au bénéfice de ses salariés, clients et actionnaires", ajoute M. Varin.

Cette demande est "par ailleurs contraire au droit de la concurrence, qui interdit à Veolia d'interférer dans la gestion de Suez", dit-il dans ce courrier rendu public par Suez.

"Le conseil d'administration, uni et déterminé, continue à explorer toutes les options dans l'intérêt de la société", assure-t-il encore.

Lors d'une conférence de presse mardi, M. Frérot a redit son intention de déposer une OPA sur tout le capital de Suez dès que le conseil de sa proie aura approuvé le projet. Qu'il s'agisse du conseil actuel, ou d'un conseil éventuellement renouvelé à la prochaine assemblée générale des actionnaires de Suez.

"J'encourage les actionnaires de Suez à faire pression sur le conseil d'administration, et s'ils n'y parviennent pas, à demander une assemblée générale pour se prononcer sur le projet de rapprochement", a redit jeudi Antoine Frérot, en marge de la présentation des résultats trimestriels de son groupe.

Les deux leaders de l'eau et des déchets se déchirent depuis que Veolia a annoncé fin août son intention de racheter à Engie ses 29,9% de parts dans Suez. Veolia veut désormais acquérir le reste et créer un leader du secteur, au grand dam de Suez qui crie à la casse industrielle.

afp/jh