Veolia ne lâche pas sa proie. Le numéro un mondial des services à l'environnement a adressé au conseil d'administration de Suez la proposition d'offre publique de 18 euros par titre qu'elle a l'intention de déposer sur les 70,1% du capital de Suez qui ne sont pas en sa possession quand les obstacles juridiques seront levés. Veolia souhaite que cette proposition puisse établir la réalité des éléments constitutifs du projet du groupe de créer un champion mondial de la transformation écologique.

Le groupe d'Antoine Frérot souhaite notamment que cette nouvelle démarche permette à l'ensemble des actionnaires de Suez de prendre connaissance des modalités de la proposition d'offre sur laquelle ils auront à se prononcer.

Selon Veolia, son offre constitue la meilleure option pour Suez et ses actionnaires. En dépit des rumeurs note-il, aucune alternative crédible n'a été présentée aux actionnaires de Suez au cours des cinq mois qui se sont écoulés depuis l'annonce de son projet.

Face à l'hostilité renouvelée de Suez, Veolia se prêt à discuter avec son rival sur trois points : les modalités de l'offre, la cession de l'Eau France de Suez et les engagements sociaux.

Concernant l'offre, Antoine Frérot se prêt à discuter de l'introduction, en complément de l'offre principale en numéraire, d'une offre subsidiaire en titres, limitée en pourcentage, "qui bénéficierait notamment à nos nombreux actionnaires communs et à tous ceux qui perçoivent clairement la valeur de notre projet industriel".

Concernant la cession envisagée de la division Eau France de Suez dans le cadre du rapprochement, Antoine Frérot propose un scénario permettant d'avoir également une composante internationale pour l'ensemble cédé.

"Par exemple, une présence dans deux ou trois pays et un chiffre d'affaires international équivalent au chiffre d'affaires en France", écrit-il dans sa lettre adressée à "Monsieur le Président, cher Philippe" (Varin).

Antoine Frérot propose enfin à la direction de Suez "une place et un rôle exemplaire" dans la conduite du rapprochement et l'inclusion de certains administrateurs de Suez au conseil d'administration de Veolia.

En contrepartie, il demande à Suez de désactiver la fondation néerlandaise pour son activité Eau France et de s'engager à ne pas céder d'actifs stratégiques. Suez n'a, à ce stade, pas réagi.

Valeurs citées dans l'article : Veolia Environnement, Suez SA