Paris (awp/afp) - Le géant français Veolia a annoncé jeudi des bénéfices en hausse sur neuf mois, avec un troisième trimestre tiré par l'international et des réductions de coûts, piliers de sa stratégie.

Le leader mondial de l'eau et des déchets, qui détaillera le 27 février son plan stratégique pour 2020-2023, en même temps que ses résultats annuels, a confirmé ses objectifs pour 2019.

"Compte tenu de la performance à fin septembre, nous serons dans le haut de la fourchette que nous avions indiquée", a déclaré son PDG, Antoine Frérot, lors d'une conférence téléphonique.

Entre janvier et septembre, le groupe a dégagé un bénéfice net courant de 486 millions d'euros, en hausse de 7,2% par rapport à l'an dernier, pour un chiffre d'affaires de 19,8 milliards d'euros, en croissance de 5,2%. Des résultats cohérents avec les prévisions, notent les analystes de Jefferies.

Le 3e trimestre 2019 a vu les ventes de Veolia croître de 3,8%.

Sur neuf mois, l'activité en Europe (hors France), qui représente environ un tiers de l'activité, a augmenté de 5%, notamment en Europe centrale. La France (environ 21% des ventes) est en hausse de 2,7% par rapport à l'an dernier.

Surtout, le reste du monde croît de 9,2%, en particulier la zone Asie à +12,6%: gestion des déchets dangereux, recyclage de plastiques et ventes de chaleur en Chine, eau municipale au Japon.

Veolia, dont l'activité se partage désormais à 60% entre les clients industriels et 40% pour les municipalités, a poursuivi son programme d'économies. Le groupe se dit "en avance" sur les 220 millions d'euros visés cette année, avec 185 millions de réductions de coûts réalisées au bout de neuf mois.

La croissance des ventes et ces économies ont fait progresser la performance opérationnelle (Ebitda) de 5,1% à changes courants, à 2,9 milliards d'euros fin septembre.

Le groupe a ainsi réitéré son objectif 2019 d'un Ebitda compris entre 3,9 et 4 milliards d'euros. Et via son activité saisonnière énergie/réseaux de chaleur, il dit attendre un quatrième trimestre encore meilleur que le troisième.

Secteur moteur partout

Entreprise de services, donc épargnée par les éventuelles évolutions des droits de douane et des devises affectant les matières premières, Veolia n'a pas ressenti les soubresauts de la conjoncture mondiale, a remarqué M. Frérot.

"Nous ne voyons pas de conséquence négative", a-t-il assuré, citant les exemples de la Chine ou du Brexit.

Veolia affiche un chiffre d'affaires en hausse de 4,5% (à changes constants) dans la zone Irlande/Royaume Uni, où elle constate "un bon dynamisme commercial".

"Les services à l'environnement sont un secteur moteur dans toutes les géographies du monde", a résumé M. Frérot.

Le groupe a en revanche subi l'effet de la fermeture de l'accès au marché chinois aux papiers de mauvaise qualité.

"Le marché des papiers +en mélange+, mal triés, a fortement baissé, et on a du mal à trouver des débouchés", a expliqué le directeur financier, Claude Laruelle, relevant que cela a pesé sur le chiffre d'affaires à hauteur de 28 millions d'euros au troisième trimestre.

Depuis plusieurs années, Veolia s'attelle à "moins corréler" sa gestion des déchets à la production industrielle, a ajouté Antoine Frérot, évoquant le choix de s'orienter vers des "segments plus porteurs, comme les déchets dangereux ou difficiles à traiter".

Le titre de Veolia était en baisse de 1,25% à 13h15 à Paris, dans un marché atone.

Pour M. Frérot, "notre stratégie de croissance, clairement différenciée en fonction du potentiel de croissance de chaque segment mais aussi du savoir-faire spécifique de Veolia, porte ses fruits".

"Plus que jamais Veolia confirme son leadership pour répondre aux grands défis environnementaux", a estimé le patron du groupe, dont le rival Suez vise aussi la première place du secteur grâce à son nouveau plan stratégique.

afp/rp