WASHINGTON, 20 janvier (Reuters) - La transition vers les énergies propres pourrait réduire de 2% le PIB mondial d'ici 2050, une baisse qui pourrait cependant être rattrapée avant la fin du siècle, estime dans un rapport publié jeudi le cabinet de conseil en ressources naturelles Wood Mackenzie.

Les investissements dans des technologies comme les parcs solaires et éoliens et les batteries de pointe favoriseront la création d'emplois, indique le rapport, mais la transition risque également d'entraîner des suppressions de postes et une baisse des recettes fiscales dans le secteur de la production de combustibles fossiles.

"Ce n'est en aucun cas une façon de dire que nous ne devrions pas poursuivre la transition ou la ralentir", a déclaré Peter Martin, chef économiste chez WoodMac.

"Cet impact négatif à court terme sera payant à long terme."

Les avantages découlant de la limitation du réchauffement de la planète à 1,5°C pourraient accroître le PIB mondial de 1,6% en 2050, mais les mesures nécessaires pour accélérer la transition et empêcher les températures de dépasser ce niveau risquent en même temps de le réduire de 3,6%, ce qui se traduirait par une baisse de 2%, poursuit le rapport de WoodMac.

L'impact de la transition variera d'une économie à l'autre : la Chine subira environ 27% de l'impact économique cumulé de 75.000 milliards de dollars (66.150 milliards d'euros) sur le PIB mondial d'ici 2050, contre 12% pour les États-Unis, 11% pour l'Europe et 7% pour l'Inde.

Les pays comme l'Irak, qui ne disposent pas de réserves financières pour investir dans les secteurs des combustibles non fossiles, seront les plus exposés aux pertes de production économique.

Les économies dotées de marchés de capitaux performants qui investissent déjà dans les technologies de transition énergétique ou qui sont disposées à investir seront quant à elles mieux positionnées. La France et la Suisse devraient ainsi bénéficier d'un modeste coup de pouce à la croissance économique.

Les avantages économiques de la transition énergétique devraient se manifester après 2035 et la production économique perdue devrait être récupérée avant la fin du siècle, précise le rapport. (Reportage Timothy Gardner ; version française Dagmarah Mackos, édité par Blandine Hénault)