Zurich (awp) - Vifor Pharma déplore jeudi avoir manqué "de peu" la concrétisation du critère primaire pour une étude clinique sur l'administration de Ferinject (carboxymaltose ferrique en intraveineuse) pour limiter les conséquences des défaillances cardiaques.

Le laboratoire saint-gallois n'a pas constaté de bénéfice suffisamment significatif par rapport à l'administration d'un placebo dans la fréquence des hospitalisations pour crises cardiaques, ni dans la mortalité cardiovasculaire chez les patients déjà hospitalisés et présentant un carence en fer.

Une analyse de circonstance tenant compte de l'impact de la Covid-19 a toutefois mis en lumière une amélioration sensible de ces deux critères, assure le groupe dans un communiqué. Vifor a prévu de livrer une présentation plus détaillée de ces conclusions à l'occasion du prochain congrès de l'American Hearth Association (AHA) en novembre.

Les défaillances cardiaques sérieuses constituent la première cause d'admission en structures hospitalières chez les personnes de plus de 65 ans et présentent une forte propension à la récidive. Le taux de réadmission dans les six mois suivant la signature du bon de sortie dépasse 30% et la mortalité reste supérieure à un an dans

La majorité des patients concernés présentent des carences en fer, qui tendent à péjorer encore les conséquences des défaillances cardiaques. "Nous sommes ravi d'avoir finalisé le volet de recherche Affirm-AHF et sommes très encouragés par ses résultats", note Klaus Henning Jensen, responsable médical, cité dans le communiqué.

Ce chapitre est le premier d'une trilogie destinée à évaluer le Ferinject pour prolonger et améliorer la qualité de vie de patients souffrant de déficiences cardiaques et de carence en fer.

Ampleur de l'échec à nuancer

Cet échec constitue assurément une mauvaise nouvelle pour Vifor, d'autant que l'indication contre la défaillance cardiaque devait entraîner les recettes annuelles du Ferinject en direction des 650 millions de francs suisses devisés à l'horizon 2025 par un consensus, note Baader Helvea. L'étude Affirm-AHF ne visait néanmoins qu'une extension d'homologation et le Ferinject conserve ses indications préalables, nuance le courtier genevois.

Vontobel n'anticipait qu'un impact cosmétique sur la courbe de croissance du Ferinject - y compris en cas de succès - et n'avait subséquemment pas intégré cette variable dans sa modélisation. Il reste à voir dans quelle mesure les données "ajustées de l'impact de la pandémie" sauront convaincre les régulateurs et surtout si elles suffiront pour imposer malgré tout le Ferinject dans le standard de traitement des patients cardiaques, trépigne de son côté Mirabaud.

Dans le doute, l'établissement genevois maintient sa projection de plafond commercial pour le Ferinject à 738 millions de francs suisses en 2022. A 10h24, la nominative Vifor abandonnait 3,8% à 126,30 francs suisses, dans un SPI en recul de 1,0%.

jh/al