Praia (awp/afp) - Le gouvernement capverdien a attribué au groupe français Vinci, par accord direct, la gestion des quatre aéroports internationaux et trois aérodromes du pays, selon un décret-loi critiqué par l'opposition.

"Le gouvernement comprend que la proposition présentée par la société Vinci Airports assure pleinement (...) les objectifs sociaux, stratégiques et financiers sous-tendant la concession du service public aéroportuaire pour soutenir l'aviation civile dans les aéroports et aérodromes du Cap-Vert, et décide en conséquence d'attribuer la concession en question à ladite société", indique ce décret-loi approuvé jeudi par le conseil des ministres.

Lors d'une conférence de presse vendredi à Praia, le vice-Premier ministre et ministre des Finances Olavo Correia - accompagné du ministre des Transports et du Tourisme Carlos Santos - a estimé que le Cap-Vert avait dans cette opération trouvé un partenaire reconnu selon lui "pour son excellence et son expérience dans la gestion aéroportuaire".

"Vinci versera à l'État du Cap-Vert, pour une période initiale de 40 ans, 80 millions d'euros répartis en deux tranches, et peu après la signature de l'accord, le pays recevra 35 millions d'euros et, lors de la reprise du trafic aérien, le pays recevra 45 millions supplémentaires", a indiqué le ministre.

Le président cap-verdien José Maria Neves a promulgué le décret-loi sur cette concession.

Selon une note de la présidence, le chef de l'Etat a cependant laissé une réserve concernant la modalité d'accord direct. "Bien que le cadre légal actuel et applicable ait été respecté, je suis, par rapport à des questions ayant l'ampleur et l'importance d'une concession de gestion aéroportuaire à un opérateur privé, favorable à des procédures plus ouvertes et compétitives pour la sélection des candidats au détriment des accords directs, car ils garantissent une plus grande transparence et une meilleure protection de l'intérêt public", a-t-il souligné.

Le principale parti d'opposition a critiqué devant la presse l'option d'accord direct. Le président du Parti africain pour l'indépendance du Cap-Vert (PAICV), Rui Semedo, a jugé que le gouvernement menait le processus des privatisation de manière non transparente. "Nous allons rester vigilants sur l'ensemble du processus", a-t-il prévenu.

Situé au large des côtes du Sénégal, l'archipel du Cap-Vert, composé d'îles volcaniques et de plages ensoleillées, est très prisé des touristes.

Mais son économie, dépendante à 25% du tourisme essentiellement européen et également tributaire des versements de la nombreuse diaspora et de l'aide au développement, a durement accusé le coup du Covid-19. La pandémie a accentué les effets économiques d'une sécheresse aggravée ces dernières années.

afp/rp