A quelques jours du coup d'envoi du Mondial de football au Qatar (20 novembre-18 décembre), le groupe Vinci est dans la tourmente. Une filiale qatarie de Vinci Construction Grands Projets se voit reprocher de nombreuses pratiques douteuses vis-à-vis de ses ouvriers locaux. Ces salariés aux bas salaires et aux conditions de travail difficiles participaient notamment au chantier d'un métro. Cette filiale, dont le groupe français de BTP est actionnaire minoritaire, est convoquée par un juge d'instruction de Nanterre en vue d'une éventuelle mise en examen. Vinci confirme cette convocation.

"Depuis 2015, Vinci n'a cessé de réfuter vigoureusement les allégations portées à son encontre concernant des chantiers au Qatar menés par l'entreprise QDVC, dans laquelle Vinci Construction Grands Projets détient une participation de 49 %. Vinci rappelle qu'une première plainte déposée en 2015 a été classée sans suite en janvier 2018", indique le groupe dans un communiqué.

Et de poursuivre : "Contrairement auxdites allégations, aucun des projets attribués à QDVC n'est lié à la Coupe du Monde de football 2022 au Qatar. Ces projets ont été confiés à QDVC avant que l'organisation de cette compétition ait été attribuée au Qatar et portent à l'essentiel sur des infrastructures de transport. Vinci n'a signé aucun contrat avec le comité national d'organisation de la Coupe du Monde, et n'a construit au Qatar ni stade, ni hôtel".

Vu la complexité des sujets liés au Qatar, le groupe travaille en étroite collaboration avec des organisations internationales indépendantes pour prévenir les risques d'atteinte aux droits humains et a été proactif dans la mise en place de dispositifs efficaces de prévention des atteintes aux droits des travailleurs ainsi que dans la promotion et l'amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs migrants.

En 2014, démarrait un engagement de long-terme avec l'Internationale Syndicale des Travailleurs du Bâtiment et du Bois (IBB), lequel s'est traduit par deux visites sur le terrain à Doha en 2015 et 2017. Vinci et QDVC ont régulièrement mandaté des tiers externes pour les auditer : une première fois en 2011 par VIGEO, puis en 2015 par Business for Social Responsibility (BSR) pour la réalisation d'une étude d'impact droits humains. Le rapport final a conclu que "dans un contexte opérationnel très difficile, QDVC a démontré un bon niveau de performance qui contribue positivement à atténuer les risques d'impacts négatifs sur les droits humains des employés et des travailleurs sous-traitants".

L'action Vinci, en repli de 2,41% à 43,69 euros, affiche ce lundi la plus forte baisse du CAC 40.