(Actualisation: nouveau cours de Bourse, commentaires du PDG sur l'impact du coronavirus et la potentielle privatisation d'ADP)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe de construction et de concessions Vinci a annoncé mercredi prévoir en 2020 une nouvelle progression de son chiffre d'affaires et de ses bénéfices, mais dans des proportions plus limitées que l'amélioration observée en 2019 du fait d'une base de comparaison exigeante.

"Vinci aborde l'année 2020 avec confiance, et peut envisager de nouvelles progressions de son chiffre d'affaires et de son résultat. Celles-ci devraient toutefois être plus limitées qu'en 2019 en raison d'une base de comparaison particulièrement exigeante et hors nouvelles acquisitions d'importance", a déclaré Xavier Huillard, le PDG de Vinci, dans un communiqué.

"La prudence de ces commentaires pour 2020 confortent notre avis 'neutre' sur Vinci", a déclaré Bryan Garnier.

A 11h55, l'action Vinci s'adjugeait toutefois 2,3%, à 104,55 euros, et figurait parmi les plus fortes hausses de l'indice CAC 40.

Conformément à ses objectifs, Vinci a enregistré une croissance de ses revenus et de son résultat net l'an passé. Sur l'ensemble de 2019, Vinci a dégagé un bénéfice net en hausse de 9,3%, à 3,26 milliards d'euros, tandis que son résultat opérationnel sur activité a augmenté de 14,8%, à 5,73 milliards d'euros. Ce montant représente 11,9% des revenus, contre une marge de 11,5% à fin 2018.

La croissance organique la plus élevée depuis 2011

Le chiffre d'affaires consolidé s'est établi à 48,05 milliards d'euros, en hausse de 10,4% en données publiées et en progression de 5,4% à taux de change et périmètre constants, soit la plus forte croissance organique depuis 2011, a souligné le directeur financier de Vinci, Christian Labeyrie, lors d'une conférence de presse. Sur cette période, l'activité de la branche construction et travaux s'est inscrite en croissance de 5,1% à données comparables. Les revenus de la branche concessions ont augmenté de 5,4%. Dans cette dernière branche, le trafic de Vinci Autoroutes a progressé de 2,8% en 2019, tandis que celui des aéroports a crû de 5,7% à réseau comparable.

Les analystes interrogés par Factset prévoyaient en moyenne un résultat net de 3,29 milliards d'euros et un chiffre d'affaires de 47,84 milliards d'euros.

Au titre de l'exercice écoulé, Vinci proposera à l'assemblée générale des actionnaires le versement d'un dividende de 3,05 euros par action, contre 2,67 euros versés au titre du cru 2018.

Le carnet de commandes du groupe s'établissait à 36,5 milliards d'euros fin 2019, contre 33,1 milliards d'euros un an auparavant.

Du côté du bilan, la dette nette s'est alourdie de 6,1 milliards d'euros l'an passé, à 21,7 milliards d'euros, essentiellement du fait de la prise de contrôle de l'aéroport de Londres Gatwick.

Faisant état d'une progression de son chiffre d'affaires, de son résultat opérationnel d'activité, de son bénéfice net et de son dividende, Vinci a publié des comptes "solides" au titre de 2019, résument les analystes de Citi. L'intermédiaire financier a confirmé sa recommandation "acheter" sur la valeur, ainsi que son objectif de cours de 111 euros. Oddo BHF reste de son côté à "neutre", estimant que la valorisation actuelle est "exigeante", alors que des interrogations subsistent quant à l'utilisation de la trésorerie.

L'impact du coronavirus impossible à quantifier

Interrogé en conférence de presse au sujet des conséquences du coronavirus sur Vinci Airports, la division de Vinci spécialisée dans les concessions aéroportuaires, Xavier Huillard a répondu qu'il était actuellement "impossible" de les quantifier. "Si le problème reste cantonné à la Chine, nous serions impactés mais cela serait gérable", a poursuivi le dirigeant.

Xavier Huillard a également répété que Vinci se trouvait dans une situation de "totale incertitude" au sujet de la potentielle privatisation de Groupe ADP, l'exploitant des aéroports parisiens. "Nous ne savons rien, je pense que le sujet n'est pas aujourd'hui dans la tête des gens qui seront amenés le jour venu à décider" de l'avenir de ce dossier.

La privatisation d'ADP, dont l'Etat détient 50,6% du capital, a été suspendue à la suite de l'acceptation par le Conseil constitutionnel de la proposition de référendum d'initiative partagée (RIP) visant à empêcher cette opération. Les dépositaires doivent franchir une première étape en réunissant 4,71 millions de signatures d'ici à la mi-mars.

-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: VLV - LBO

(Julien Marion a contribué à cet article)

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