Paris (awp/afp) - Déjà inquiète de la hausse des prix du pétrole, la Bourse de Paris a fini mardi sur une nette baisse de 0,91%, dans le sillage de Wall Street qui a basculé dans le rouge après la publication d'un indicateur.

L'indice phare CAC 40 a perdu 60,06 points à 6.507,48 points. Lundi, il avait terminé en petite hausse de 0,22%.

"Les marchés américains étaient fermés hier, donc forcément on voit des rattrapages aujourd'hui", a estimé Thierry Claudé, gérant chez Kiplink Finance.

L'absence d'accord entre les membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés concernant les futurs quotas de production de pétrole a fait monter les prix du baril dans la matinée.

De quoi réveiller des craintes inflationnistes qui hantent déjà depuis plusieurs mois les esprits d'investisseurs redoutant un tour de vis monétaire, malgré les commentaires rassurants des banques centrales qui jugent l'accélération de la hausse des prix transitoire.

La publication d'un indicateur américain moins bon que prévu et la tendance baissière de Wall Street ont fini d'atteindre l'optimisme des investisseurs et ont entraîné toutes les bourses européennes dans le rouge.

Selon l'indice de la fédération professionnelle ISM, le secteur des services aux Etats-Unis continue de se remettre de la crise provoquée par la pandémie mais il a enregistré une croissance moins rapide que prévu en juin, pénalisé par la pénurie de main d'oeuvre et des problèmes d'approvisionnement.

Pour M. Claudé, une "rotation sectorielle" et "les déclarations du PDG d'Alstom ont pesé sur le CAC 40". Ce dernier a déclaré que son entreprise aurait besoin de trois ans pour digérer Bombardier Transport, acheté fin janvier.

Cette consolidation n'a cependant "rien d'alarmant" vu le niveau élevé auquel l'indice de la place Parisienne évolue, selon lui.

Parmi les autres indicateurs, le moral des investisseurs allemands a connu une baisse plus forte que prévu en juillet, dans un contexte d'inquiétudes sur les variants du coronavirus et de pénuries de matériaux dans l'industrie, selon le baromètre ZEW.

Et les commandes passées à l'industrie allemande ont sensiblement baissé en mai, plombées par un repli marqué à l'international.

Alstom déraille

Le PDG du constructeur ferroviaire français Alstom (-8,43% à 40,10 euros) a annoncé lundi qu'il faudrait trois ans à son entreprise pour digérer Bombardier Transport, acheté fin janvier, après quoi il aura "une rentabilité parmi les meilleures du marché".

"Ca va prendre quelques années avant de créer un groupe homogène mais (...) en quelques mois, nous avons réussi à créer un groupe qui marche", a fait valoir Henri Poupart-Lafarge, à la veille de la journée investisseurs du groupe.

TotalEnergies suit les cours du pétrole

TotalEnergies a reculé de 2,08% à 37,91 euros, après avoir débuté la séance en hausse, suivant les cours de l'or noir, volatils après l'absence de consensus au sein de l'Opep+.

TechnipFMC a chuté de 5,21% à 7,43 euros.

Virbac décolle

Le laboratoire vétérinaire Virbac a pris 10,81% à 323 euros après avoir annoncé lundi relever ses perspectives annuelles pour 2021. Il s'attend désormais à une croissance de 7% à 11% de son chiffre d'affaires, à taux constants et périmètre réel.

Stellantis insiste sur le créneau de l'électrique

Le constructeur automobile Stellantis (-1,37% à 16,71 euros) a annoncé mardi que son usine Vauxhall d'Ellesmere Port, dans le nord-ouest de l'Angleterre, allait être pérennisée grâce à un projet de camionnette électrique, avec un investissement de 100 millions de livres.

Cette annonce lui a permis de limiter les pertes par rapport à d'autres entreprises du secteur, comme Renault (-5,43% à 33,72 euros) et Faurecia (-3,57% à 40,02 euros).

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