(Actualisation: commentaires des dirigeants d'UMG et cours de Bourse de Vivendi)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Universal Music Group (UMG), la maison de disques du groupe de médias et de divertissement Vivendi, a indiqué mercredi viser une forte hausse de ses revenus et de ses résultats cette année, à l'occasion d'une présentation aux investisseurs qui a lieu moins d'un mois avant sa mise en Bourse.

Pour l'année en cours, UMG prévoit une progression organique de plus de 10% de son chiffre d'affaires ainsi qu'une progression de plus de 20% de son excédent brut d'exploitation (Ebitda).

En 2020, la maison de disques aux 192.000 artistes sous contrat a signé un sixième exercice de croissance d'affilée, réalisant un chiffre d'affaires de 7,43 milliards d'euros, en hausse organique de 4,7%, tandis que son Ebitda s'était élevé à 1,49 milliard d'euros, soit une marge de 20%.

A moyen terme, UMG anticipe une marge d'Ebitda "autour de 25%" et un taux de croissance moyen annuel élevé "à un chiffre" de ses revenus. L'entreprise compte également redistribuer à ses actionnaires "l'équivalent de 50% de son résultat net sous forme de dividendes", a déclaré Boyd Muir, le directeur financier de la maison de disques, lors d'une conférence avec les analystes.

Dans le sillage de la présentation de ces perspectives pour UMG, intervenue juste avant la clôture de la Bourse de Paris, l'action de sa maison mère Vivendi a accéléré pour terminer en hausse de 0,5%, à 31,40 euros. La valeur avait perdu jusqu'à 0,6% au cours de la séance.

Profiter de la croissance du streaming

UMG compte rester sur sa trajectoire de croissance rentable grâce à ses solides positions sur un marché mondial de la musique porté par le dynamisme des plateformes d'écoute de musique en ligne (streaming), a indiqué Lucian Grainge, le PDG de l'entreprise, lors de la même conférence. L'an passé, le taux de pénétration du streaming dans la population atteignait seulement 5,5% en Chine et 24% dans les pays développés, contre 38% aux Etats-Unis, a souligné le dirigeant, pour illustrer le potentiel de croissance de ce segment.

Etant parvenu à glisser quatre de ses artistes sous contrat parmi les cinq les plus écoutés sur la plateforme de streaming Spotify au cours de la dernière décennie, UMG réalise depuis l'an passé plus de la moitié de ses revenus grâce au streaming. Son catalogue regroupe des artistes de tous les genres musicaux et de toutes les époques, dont The Beatles, Andrea Bocelli, Billie Eilish, Ariana Grande et Queen.

L'entreprise se distingue également par sa capacité à connecter les artistes à un vaste éventail de réseaux sociaux et de partenaires commerciaux. La maison de disques revendique la première position sur les marchés américain, britannique, allemand et français de la musique, dont la valorisation totale s'élève à 11,9 milliards de dollars, soit 10,1 milliards d'euros.

La cotation d'UMG approche

Le 22 juin dernier, l'assemblée générale de Vivendi a approuvé la scission de sa principale division, UMG, dont la cotation devrait intervenir à la Bourse d'Amsterdam le 21 septembre prochain. La résolution prévoyant la distribution de 60% du capital de la maison de disques aux actionnaires de Vivendi, sous la forme d'un dividende en nature d'une valeur de 19,8 milliards d'euros, a été adoptée à 99,88% des suffrages exprimés.

Selon le président du directoire de Vivendi, Arnaud de Puyfontaine, cette scission vise notamment à réduire la décote de holding de Vivendi et à mieux refléter la valeur d'UMG, dont la présence s'étend à une soixantaine de pays. Pour la maison de disques désormais basée à Santa Monica en Californie, cette opération marque également un retour aux sources. Voilà plus de vingt ans, UMG a fusionné avec la maison de disques Polygram, qui avait une présence historique à Hilversum, aux Pays-Bas. C'est également à Hilversum qu'est enregistrée la nouvelle holding regroupant les activités d'UMG.

A la suite de cette scission, Vivendi conservera 10% du capital du propriétaire des labels EMI ou Polydor. Le consortium international emmené par le chinois Tencent a déjà racheté 20% d'UMG en début d'année, tandis que Pershing Square Holdings et ses sociétés affiliées, dirigées par le milliardaire William Ackman, a acquis 7,1% de son capital au début du mois. Ce dernier investisseur a la possibilité d'augmenter son taux de participation à 10% d'ici au 9 septembre 2021.

La dernière transaction portant sur le capital d'UMG valorisait l'entreprise à 35 milliards d'euros, hors dette.

-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: ECH

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August 25, 2021 12:12 ET (16:12 GMT)