PARIS (Reuters) -La holding du milliardaire français Vincent Bolloré s'est engagée dans une lettre écrite au conglomérat de médias Vivendi à ne pas demander de dérogation pour déposer une offre publique d'achat sur les actions de Vivendi si elle franchit le seuil de 30% de détention du capital ou des droits de vote, a indiqué Vivendi.

L'assemblée générale annuelle de Vivendi devra approuver le 22 juin une résolution donnant au directoire la possibilité de racheter puis d'annuler jusqu'à 50% du capital du groupe.

"Le groupe Bolloré a indiqué à Vivendi que si cette résolution était mise en oeuvre et qu'il en résultait pour les sociétés du groupe Bolloré actionnaires de Vivendi un franchissement passif en hausse du seuil de 30% du capital ou des droits de vote de Vivendi, celles-ci n'entendent pas demander à l'autorités des marchés financiers le bénéfice d'une décision de dérogation à l'obligation de dépôt d'offre publique qu'entraînerait le franchissement de ce seuil", écrit Vivendi dans un communiqué.

Bolloré est le premier actionnaire de Vivendi avec une participation de 27% dans la société.

Il a fait savoir dans sa lettre qu'il conserverait la possibilité de vendre des actions Vivendi et qu'il pourrait également participer à l'opération de réduction de capital en apportant ses titres à l'offre de rachat qui serait mise en oeuvre par Vivendi.

Sa décision à cet égard n'est pas prise, "elle le sera le moment venu", précise Vivendi.

Glass Lewis et ISS, les deux plus grands conseillers en matière de procuration au monde, ont recommandé aux investisseurs de voter contre les résolutions relatives au rachat et à l'annulation des actions, estimant qu'elles n'étaient pas dans l'intérêt des actionnaires.

Glass Lewis met en avant les préoccupations exprimées par le fonds activiste Bluebell, qui craint que Vincent Bolloré n'utilise cet outil pour augmenter sa participation dans le groupe de médias sans faire d'offre publique d'achat.

Vivendi est actuellement en train de se séparer de sa division Universal Music Group (UMG), le label musical derrière des artistes tels que Lady Gaga et Taylor Swift.

Glass Lewis et ISS ont recommandé aux actionnaires de Vivendi de voter en faveur du projet de scission, qui prévoit la cotation d'Universal à Amsterdam. L'opération prévoit la distribution de 60% des actions d'Universal aux actionnaires de Vivendi.

Universal est évalué à environ 35 milliards d'euros, dette comprise, selon Vivendi.

(Mathieu Rosemain, version française Hayat Gazzane, édité par Blandine Hénault)