MILAN, 20 avril (Reuters) - La justice italienne a condamné lundi Vivendi à payer 1,7 million d'euros d'indemnités à Mediaset - une somme bien inférieure aux anticipations - dans une affaire dérivant d'un accord avorté dans la télévision payante, montre un document d'un tribunal de Milan.

Il s'agit de la première décision de justice sur ce conflit de longue date mettant aux prises l'ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi, dont la famille contrôle Mediaset, et le milliardaire français Vincent Bolloré, principal actionnaire de Vivendi.

Les deux groupes ne cessent de s'affronter par tribunaux interposés depuis que Vivendi a renoncé en 2016 à un accord en vue de l'achat de la division déficitaire de télévision payante de Mediaset. Il a ensuite entrepris de monter au capital du groupe italien jusqu'à en détenir 29%, un mouvement jugé hostile et illégal par sa cible.

D'après le document, le tribunal milanais qui a tranché dans ce dossier a rejeté la plainte de Mediaset qui accusait Vivendi de pratiques contraires au droit de la concurrence, estimant que la montée du groupe français au capital du groupe italien ne relevait pas de la concurrence déloyale.

Mediaset comptait recevoir environ trois milliards d'euros d'indemnités dans cette affaire, avait indiqué des sources par le passé.

Le tribunal a cependant ordonné à Vivendi de payer environ 1,7 million d'euros d'indemnités pour n'avoir pas rempli certaines obligations préliminaires lorsqu'il a décidé d'abandonner le contrat avec Mediaset.

L'insistance de Mediaset pour obtenir des indemnités suite à la rupture de contrat a été l'un des principaux points de contentieux ayant empêché la conclusion d'un accord à l'amiable entre les deux groupes, en dépit de multiples tentatives au fil des années.

Mediaset a fait savoir qu'il allait interjeter appel de cette décision afin d'obtenir davantage d'indemnités.

Un porte-parole de Vivendi a déclaré que la compagnie était "satisfaite" de la décision de justice. (Elvira Pollina et Alfredo Fajeta; version française Myriam Rivet, édité par Bertrand Boucey et Jean Terzian)