Vivendi progresse de 0,52% ce lundi sur la place parisienne, à 29,06 euros par action, au lendemain de l'annonce officielle de la cession de 10% du capital d'Universal Music Group (UMG) à Pershing Square Tontine Holdings (PSTH). Comme révélé début juin, l'opération s'est effectuée sur la base d'une valeur d'entreprise de 35 milliards d'euros, dettes comprises, ce qui porte son montant à 3,5 milliards d'euros. L'acquisition par le Spac de Bill Ackman devrait être finalisée au plus tard le 15 septembre prochain.

"Après l'entrée à hauteur de 20 % du capital d'UMG du Consortium mené par le Groupe Tencent, l'arrivée de grands investisseurs américains apporte une nouvelle démonstration de la réussite et de l'attractivité mondiales d'UMG", s'est enthousiasmé Vivendi dans un communiqué.

A l'issue de l'opération, Vivendi ne devrait donc détenir plus que 10% de sa pépite musicale. Le groupe rappelle que la distribution de 60% d'UMG à ses actionnaires et la cotation de la société sur le marché d'Euronext Amsterdam dans les dix derniers jours de septembre doivent encore être approuvées lors de l'assemblée générale du 22 juin.

La stratégie de distribution morcelée du capital d'UMG a été vivement critiquée par certains actionnaires minoritaires de Vivendi, Bluebell Capital et Artisan Partners en tête, qui considèrent qu'elle ne leur est pas favorable. Qualifiée d'allocation "sous-optimale" du capital et perçue comme un moyen pour Vincent Bolloré de renforcer son influence sur sa holding de médias, c'est surtout l'aspect fiscal qui a fait grincer des dents. Les premières négociations entre Vivendi et PSTH n'ont également pas manqué d'attiser les convoitises, en particulier celles du fonds Third Point, qui a récemment acquis des parts du groupe français.

"Au cours de nos négociations avec Vivendi, il est apparu clairement que diverses considérations fiscales, juridiques et autres considérations stratégiques empêchaient Vivendi de s'engager dans une opération "traditionnelle" de fusion de SPAC, et de vendre plus de 10 % d'UMG", explique PSTH.

Lancé à la bourse de New York en juillet 2020, PSTH avait réussi à lever 4 milliards de dollars. Avec UMG, il tient donc son premier investissement d'envergure. PSTH continuera d'exister une fois l'acquisition réalisée, avec environ 1,5 milliard de dollars de liquidités et l'accès à 1,4 milliard de dollars de liquidités supplémentaires grâce à des accords d'achat à terme.

De plus, le Spac de Bill Ackman distribuera à ses actionnaires des bons de souscriptions pour une nouvelle société créée pour l'occasion, Pershing Square SPARC Holdings, Ltd. Le terme de "SPARC", imaginé par l'homme d'affaires lui-même, veut se distinguer d'un Spac en n'ayant pas l'intention de lever des capitaux par le biais d'une introduction en bourse, au cours de laquelle les investisseurs engagent des capitaux dès le départ, sans connaître la société dans laquelle l'argent sera investi.

"Au lieu de cela, le SPARC a l'intention d'émettre des bons de souscription sans contrepartie aux actionnaires de PSTH, qui pourront être exercés pour des actions ordinaires au prix de 20 dollars par action", explique Pershing Square. Ce nouveau SPARC pourra être doté d'une puissance de feu financière pouvant atteindre jusqu'à 10,6 milliards de dollars pour réaliser de nouvelles acquisitions.