Vivendi (-0,5% à 24,04 euros) n'a pas dit son dernier mot au sujet de sa participation dans Mediaset! Dans un arrêt rendu ce matin, la cour de justice de l'Union européenne a estimé que la disposition légale italienne obligeant le groupe français Vivendi, qui détient 28,8% du capital de Mediaset, a se délester des deux tiers de sa participation dans le groupe italien est contraire au droit de l'UE.

La cour ajoutant que cette disposition constitue une '' entrave interdite à la liberté d'établissement, étant donné qu'elle n'est pas de nature à atteindre l'objectif de protection du pluralisme de l'information ''.

Dans un communiqué diffusé en milieu d'après-midi, Vivendi a indiqué prendre acte avec '' grande satisfaction '' de l'arrêt rendu ce jour par la Cour de justice de l'UE. 

L'expert des contenus et des médias précise, par ailleurs, qu'il a toujours agi dans le strict respect du droit italien.

Il rappelle qu'il a été contraint de défendre ses intérêts en justice après que Mediaset a porté plainte auprès de l'AGCom (régulateur et autorité de la concurrence pour les industries de la communication en Italie), '' dans la seule volonté de l'empêcher de participer à ses Assemblées générales ''.

Vivendi ajoute: '' Mediaset, ayant ainsi saisi injustement les autorités italiennes, s'est servi de cette obstruction pour tenter de déplacer son siège aux Pays-Bas, projet à la fois bloqué par la justice espagnole et néerlandaise. ''

Le groupe français souligne également que l'interdiction de voter à plusieurs reprises lors de ses Assemblées générales a causé l'illégalité des résolutions adoptées à la suite de cette exclusion.

Vivendi conclut en renouvelant son engagement envers l'Italie et confirme sa volonté d'être un investisseur à long terme dans le pays.
Pour sa part, Mediaset précise qu'il a pris note des détails de l'arrêt rendu par la Cour de justice européenne.

Le groupe de médias italien indique dans son communiqué que le jugement contient des points '' qui devront être examinées dans les phases ultérieures devant un juge national compétent auquel le groupe est confiant sur le fait que l'Autorité italienne des communications fournira toutes les clarifications nécessaires ''.

Il précise qu'en outre, l'Autorité devra évaluer '' les risques pour le pluralisme, une valeur d'importance fondamentale également en vertu du droit communautaire européen, découlant des possibilités illimitées qu'ont les acteurs dominants du secteur des télécommunications de renforcer leur position dans le secteur des médias ''.

L'affaire est donc encore loin d'être terminée.

Valeurs citées dans l'article : Vivendi SE, Mediaset