Nous le soulignions déjà ces derniers jours en mettant en évidence les valorisations semble-t-il bradées de Havas et Canal+. Voir Havas N.V. : Multiple de valorisation à un chiffre et Groupe Canal Plus : Débuts hésitants.
Dépossédée de certains de ses meilleurs actifs, leur ancienne maison-mère Vivendi n’est pas en reste. Avec son titre qui oscille autour d’un cours de €2.5, le conglomérat est désormais valorisé en bourse à hauteur de €2.5 milliards.
Principal morceau en portefeuille — les deux-tiers des actifs au moins — la seule participation dans Universal Music Group, cotée à Amsterdam, vaut à elle seule €4.4 milliards. Si l’on retranche la dette nette de Vivendi de €1.9 milliards, on tombe pile sur cette valeur de €2.5 milliards.
Sauf que Vivendi n’a pas conservé qu’Universal Music dans ses tiroirs. Ainsi, la participation dans Telecom Italia vaut €1 milliard au marché. Prises ensemble, celles dans Banijay Group, MFE, Telefonia, Prisa et Gameloft ajoutent €1.5 milliard à la somme des actifs.
Si l’on ajoute les €1.5 milliard de crédit d’impôts supplémentaires, on arrive à une valeur nette des actifs de €6.5 milliards. Si on les compte pour zéro — après tout pourquoi pas — ladite valeur nette tombe à €5 milliards.
En d’autres termes, au cours du moment, la décote sur l’actif net réévalué de Vivendi oscille vraisemblablement entre 50% et 62%. Cette dernière s’explique possiblement par la vente forcée des actionnaires qui ne souhaitent plus rester au capital d’un groupe délesté de certaines de ses participations historiques, ou qui entendent tourner la page après une décennie de frustrations.
Le verrouillage du tout-puissant — et volontiers autocratique — clan Bolloré, la saison morose sur les marchés, les ventes de fin d’année et les niveaux d’activités très bas des fonds concentrés sur les situations spéciales sont d’autres facteurs à prendre en compte.