Après avoir fait chuter Emmanuel Faber, l'ancien patron de Danone, le fonds d'investissement activiste Bluebell Capital Partners vient de jeter son dévolu sur la holding phare de l'empire Bolloré, Vivendi. Dans une lettre datée du 21 mai dernier et adressé à Arnaud de Puyfontaine, le directeur général du groupe, le fonds londonien affirme que les conditions de la scission d'Universal Music Group (UMG) sont défavorables aux actionnaires minoritaires et demande le versement d'un dividende exceptionnel de 2,8 euros par action, soit environ 3,3 milliards d'euros au total.

Une requête qui porte le titre Vivendi sur la place parisienne, puisque le géant français des médias domine le CAC 40 avec un gain de quasiment 1,4% à 29,88 euros.

"Nous sommes extrêmement favorables à la séparation d'UMG du reste de l'entreprise. C'est la bonne décision et les investisseurs ont longtemps poussé en ce sens pour réduire la décote de la holding Vivendi", a déclaré dans une interview Marco Taricco, le cofondateur de Bluebell, rapporte le Financial Times.

Mais "nous avons des réserves sur la façon dont ils exécutent la séparation en versant un dividende en nature. C'est sous-optimal pour tous les actionnaires, sauf pour Vincent Bolloré et le Groupe Bolloré", a ajouté l'homme d'affaires. Le milliardaire français devrait en effet conserver une minorité de contrôle, avec environ 19% des parts de la major musicale, une fois l'introduction en bourse réalisée.

Dans une note d'analyse du mois de mars, Société Générale rappelait à ce propos que la distribution de 60% du capital d'UMG en nature impliquait une imposition fortement variable en fonction de la situation des actionnaires : "elle devrait être nulle pour le Groupe Bolloré grâce au régime 'mère/fille' ", écrivait la banque rouge et noir, alors que les investisseurs français et étranger pourraient être imposés jusqu'à 30% pour les premiers et 15% pour les seconds, impliquant une décote de 7,6% sur le titre de la holding.

Bluebell, dont la participation dans Vivendi n'a pas été dévoilée, s'est également montré inquiet face au transfert d'actifs UMG dans une nouvelle société de droit néerlandais, et ce, avant même l'accord des actionnaires pour procéder à la scission. Il n'appelle toutefois pas à s'y opposer lors de la prochaine assemblée générale du 22 juin.

Enfin, le fonds demande à Vivendi d'effectuer l'IPO à New York et non à Amsterdam, comme cela est prévu d'ici le 27 septembre prochain.