L'opérateur mobile Vodafone estime que le coût du retrait des équipements fabriqués par le chinois Huawei de son réseau britannique se chiffrerait en milliards et se traduirait par de fortes perturbations pour ses clients si le gouvernement impose un calendrier trop serré.

Andrea Dona, responsable des réseaux de Vodafone UK, a déclaré jeudi devant une commission parlementaire que l'opérateur britannique aurait donc besoin d'un "délai raisonnable" de plusieurs années pour mettre en place toute restriction supplémentaire à l'égard du groupe chinois.

Il a précisé que devoir remplacer les équipements Huawei aurait un coût "à un chiffre en milliards".

Son concurrent BT a déclaré devant la même commission qu'il lui faudrait au moins cinq ans, idéalement sept, pour retirer les équipements Huawei de ses réseaux.

La Grande-Bretagne a accordé un rôle limité à Huawei dans le déploiement de ses futurs réseaux de téléphone mobile de cinquième génération (5G), mais le gouvernement a depuis fait savoir que cette décision pourrait être revue en fonction des répercussions des nouvelles sanctions américaines, qui pourraient pénaliser sa capacité à fournir des équipements fiables.

Le Premier ministre Boris Johnson devrait trancher sur ce dossier d'ici la fin du mois.

L'administration de Donald Trump a décidé de restreindre les livraisons de semi-conducteurs à Huawei, en contraignant les entreprises étrangères utilisant des équipements de fabrication de semi-conducteurs d'origine américaine à obtenir une licence des Etats-Unis pour pouvoir vendre certains composants au groupe chinois.

Huawei est depuis longtemps au coeur d'un différend entre les Etats-Unis et la Chine sur le contrôle des hautes technologies. Washington tente de convaincre ses alliés d'exclure le groupe chinois de la 5G, en arguant du fait que ses équipements pourraient faciliter les activités d'espionnage chinoises, ce que le groupe chinois conteste.

(Paul Sandle; version française Myriam Rivet, édité par Henri-Pierre André)