Londres (awp/afp) - Le groupe britannique de téléphonie Vodafone a publié mardi un bénéfice en forte hausse pour son exercice décalé 2021/22, essentiellement grâce à une facture fiscale en baisse, à l'heure où son actionnariat est en pleine mouvance.

Le bénéfice net part du groupe est ressorti à 2,09 milliards d'euros (2,18 milliards de francs suisses) pour l'année terminée fin mars, contre 112 millions d'euros un an plus tôt, quand la pandémie de Covid-19 avait fortement pénalisé sa performance.

Le chiffre d'affaires est en hausse de 4% sur un an, à 45,6 milliards d'euros, notamment grâce à une croissance des recettes en Afrique et Europe.

Les impôts ont été divisés par plus de deux sur l'exercice, à 1,3 milliard.

"Nous sommes focalisés sur l'amélioration de la performance commerciale en Allemagne, poursuivons activement les opportunités liées à Vantage Towers, renforçons nos positions de marché en Europe", a commenté le directeur général Nick Read, cité dans un communiqué du groupe.

"Ces actions, avec la simplification de notre portefeuille et la poursuite de notre stratégie de croissance à périmètre constant, vont générer de la valeur pour les actionnaires", a-t-il ajouté.

Nick Read est sous pression d'actionnaires en raison d'une performance médiocre de l'action qui a chuté depuis 2018, année de sa prise de fonctions, même si le titre est en hausse depuis début 2022.

"L'environnement macroéconomique actuel présente des défis spécifiques, particulièrement l'inflation, et devrait nuire à notre performance financière dans l'année à venir", note le groupe dans son communiqué.

L'opérateur télécoms, l'un des poids lourds en Europe, mène depuis plusieurs années une restructuration qui l'a amené à se recentrer sur l'Europe et l'Afrique, après avoir entrepris un programme d'économies et introduit en Bourse à Francfort sa filiale d'antennes-relais Vantage Towers.

Lundi, Vodafone avait confirmé la montée à près de 10% de son capital du groupe émirati Emirates Telecommunications Group (Etisalat, ou e&), devenu son premier actionnaire.

Etisalat parle d'un "investissement stratégique" et dit investir dans "Vodafone pour gagner une exposition importante à un leader mondial de la connectivité et des services numériques".

Le groupe dit vouloir être "un actionnaire de long terme dans Vodafone et ne pas chercher à contrôler ou influencer le conseil d'administration ou l'équipe dirigeante" et ne "pas avoir l'intention de faire une offre" sur la totalité de l'entreprise britannique.

Le fonds activiste Cevian Capital a également, selon la presse britannique, pris une part importante du capital en vue d'amener Vodafone à céder certaines de ses activités, même si le groupe de téléphonie ne confirme pas cette montée au capital.

A la Bourse de Londres, l'action de Vodafone reculait de 1,52% à 118,24 pence en début d'échanges, après avoir nettement progressé la veille.

afp/buc