Vodafone et Iliad seraient en discussions actives pour fusionner leurs activités en Italie, a rapporté Reuters ce week-end, sur la base de témoignages de sources anonymes proches du dossier. L'agence de presse révèle que le groupe de Xavier Niel travaille actuellement avec la d'affaires Lazard sur ses projets stratégiques en Italie. "En cas de succès de leur rapprochement en Italie, le nouvel ensemble disposerait dans la péninsule d'une part de marché dans le mobile d'environ 36% et d'un chiffre d'affaires combiné de près de six milliards d'euros", écrit Reuters.

Iliad s'est lancé en Italie en 2018 en se donnant pour mission de casser les prix des abonnements sur un marché considéré comme fragmenté. De plus en plus d'acteurs appellent d'ailleurs à une consolidation du secteur des télécoms en Europe, y compris Iliad et Vodafone. Jefferies considère ainsi que cette consolidation est "le plus grand moteur" de sa réévaluation de 45% du secteur sur la période 2013-2015.

Dans sa note d'analyse, Jefferies modélise une potentielle fusion à 50/50, avec une valeur d'entreprise de 11,5 milliards d'euros pour Vodafone Italie et de 4 milliards d'euros pour Iliad Italia. Le broker estime qu'elle pourrait réduire l'effet de levier de Vodafone d'environ 0,3x, et créer 300 millions d'euros de synergies avant impôts (environ 6% des dépenses d'exploitation/capacités combinées), qu'il capitalise à 2,7 milliards d'euros. 

Jefferies calcule en outre que l'entité fusionnée génèrerait en 2023 un EBITDA pro-forma de 2 milliards d'euros. De plus, un effet de levier de 5x l'EBITDA pro-forma de l'exercice 2023 supporterait une dette nette de 9,9 milliards d'euros et impliquerait une valeur des capitaux propres de 8,3 milliards d'euros. Le partage égal de la valeur des synergies et de la propriété de la joint-venture permettrait à Vodafone de retirer des recettes de 8,7 milliards d'euros et à Iliad de 1,2 milliard d'euros, calcule encore l'analyste.

Enfin, "sur le marché italien fragmenté des télécommunications, il pourrait être difficile de démontrer que cette fusion causerait un préjudice aux consommateurs", ajoute Jefferies, faisant référence aux autorités de la concurrence européennes.