Les ventes d'essence sans plomb SP95-E10 ont représenté en septembre 38,5% des ventes totales d'essence en France, a précisé la Collective du bioéthanol dans un communiqué.

L'essence SP95 et le mélange de qualité supérieure SP98 ont pesé de leur côté respectivement 36,8% et 23,6% des ventes totales d'essence. Ces deux mélanges contiennent jusqu'à 5% de bioéathanol.

Sur les neuf premiers mois de l'année, le SP95-E10 passe également en tête avec 38,2% des ventes d'essence, contre 37,5% pour le SP95. La hausse de la demande pour le bioéthanol en France contraste avec la baisse des ventes d'E10 observée l'an dernier en Allemagne, l'avantage de prix ne suffisant pas à compenser dans ce pays les craintes que ce carburant ne soit pas adapté à touts les modèles de voitures. Au Royaume-Uni, il n'a pas encore été introduit.

La disgrâce du diesel profite par ricochet à l'éthanol, produit en France à partir de céréales ou de sucre.

L'essence, qu'elle contienne jusqu'à 5% ou jusqu'à 10% de bioéthanol, est bien partie pour passer devant le diesel dans les immatriculations de voitures neuves en France d'ici la fin de l'année, signe de l'accélération de la baisse des ventes des modèles au gasoil régulièrement montrés du doigt depuis l'affaire Volkswagen de trucage des émissions polluantes.

NOUVELLE RÉGLEMENTATION SUR LES BIOCARBURANTS

Sur les dix premiers mois de 2017, les voitures neuves au diesel ont pesé 47,56% des immatriculations totales, au coude-à-coude avec l'essence (47,44%), selon les dernières données publiées la semaine dernière par le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).

Sur la période identique de 2016, le diesel représentait encore 52,34% des nouvelles immatriculations en France, contre 43,75% pour l'essence.

L'évolution du mix énergétique profite aussi à l'hybride (3,75% du marché) et à l'électrique (1,18%). En revanche, le poids du superéthanol E85 - qui accepte un mélange pouvant aller jusqu'à 65%-85% d'éthanol grâce à un réglage moteur spécifique - et celui des bircarburations essence-gaz reste minime, avec une part de marché de 0,03% dans les deux cas.

La demande française en SP95-E10, proposé à la pompe 4 à 5 centimes moins cher que le SP95 classique, a également été soutenue cette année par une hausse de 7% à 7,5% du taux minimum légal d'incorporation de biocarburants dans les transports. L'E10 aide ainsi les distributeurs de carburant à atteindre le nouvel objectif car il contient davantage d'éthanol que les autres types d'essence, et peut s'utiliser sur tout type de véhicule depuis 2000.

Lancé en 2009, le SP95-E10 a élargi régulièrement son réseau de distribution pour être désormais disponible dans plus de la moitié des stations service en France.

Cette expansion pourrait toutefois être compromise si la réglementation européenne sur les biocarburants est modifiée pour tenir compte des craintes sur ses impacts éventuels sur le niveau élevé des prix agroalimentaires et sur la déforestation.

La Commission européenne a proposé de faire tomber le taux d'incorporation à 3,8% maximum d'ici 2030, mais le projet doit encore être approuvé par les Etats membres et le parlement.

(Sybille de la Hamaide et Gilles Guillaume, édité par Benoît Van Overstraeten)