Francfort (awp/afp) - La justice allemande a étendu son enquête sur les responsabilités au sein de Volkswagen dans le scandale des moteurs diesel truqués à un salarié soupçonné notamment de destruction de preuves, a appris jeudi l'AFP.

Le parquet de Brunswick (nord) "a ouvert il y a peu" une enquête pour destruction de preuve et tentative d'entrave à la justice à l'encontre d'un employé de Volkswagen, a déclaré à l'AFP son porte-parole, Klaus Ziehe, confirmant ainsi partiellement des informations du quotidien Süddeutsche Zeitung et des chaînes de télévision locales NDR et WDR.

La justice soupçonne cette personne, dont elle tait le nom et la fonction mais que les médias présentent comme un juriste de haut rang chez Volkswagen, depuis suspendu, d'avoir demandé à des collègues "d'effacer ou de dissimuler des données" liées à cette affaire, ce qui "a été fait en partie", selon une déclaration écrite du parquet. Les faits se seraient produits en août 2015, soit peu avant que le scandale du diesel n'éclate au grand jour, en septembre.

Une partie des données dissimulées ont été depuis récupérées, selon le parquet, qui estime qu'il n'y a "pas de perte de données importante qui empêcherait ou retarderait significativement les investigations dans l'affaire du diesel".

Interrogé par l'AFP, le groupe Volkswagen a refusé de s'exprimer "compte tenu des investigations en cours".

A la Bourse de Francfort, vers 10H45 GMT, le titre Volkswagen était avant-dernier de l'indice Dax et perdait 1,83% à 128,75 euros dans un marché en repli de 1,22%.

Le constructeur allemand aux 12 marques (Audi, Seat, Porsche, etc.) a reconnu en septembre avoir trafiqué des millions de moteurs diesel pour les faire paraître moins polluants et se débat depuis avec les conséquences financières et juridiques de cette affaire.

Pour l'heure, personne n'a été officiellement accusé dans cette tricherie. Dès octobre, des perquisitions avaient été menées pour tenter d'identifier les employés impliqués.

Selon un document transmis à la justice fin février par le constructeur, l'origine du scandale remonterait à 2005, quand "un groupe de personnes dans l'activité développement a décidé de modifier le logiciel de pilotage du moteur" pour satisfaire les normes américaines d'émissions de gaz polluants plus sévères.

L'ex-patron, Martin Winterkorn, rapidement éjecté en septembre, aurait été alerté dès mi-2014 sans pour autant réagir.

afp/rp