* Renault dévoile un concept car mi-berline, mi-SUV

* Cette future Mégane sera produite à Douai fin 2021

* Un modèle iconique pour relancer Renault sur le segment C

* Avec le Dacia Spring, la gamme électrique approche 10 véhicules

par Gilles Guillaume

MEUDON, Hauts-de-Seine, 15 octobre (Reuters) - Renault a dévoilé jeudi un concept car électrique préfigurant la future Mégane, un modèle qui résume à lui seul la stratégie du nouveau directeur général Luca de Meo pour redresser le groupe au losange.

Afin de sortir du rouge, le constructeur prépare un revirement stratégique axé notamment sur un renforcement de sa présence sur le segment compact en Europe, plus rentable que les petites voitures.

"Il y a l'idée de recentrer Renault et d'arriver dans quelques années avec une offre assez puissante sur le segment C, et de capitaliser sur notre leadership dans l'électrique", a déclaré Luca de Meo dans l'immense hangar Y de Meudon, où fut assemblé au 19e siècle le premier dirigeable de l'histoire et qui a été choisi pour présenter les deux dernières nouveautés électriques de Renault.

"On va aussi essayer dans le process de reconnecter Renault avec son histoire et ses produits iconiques, et on va utiliser cela comme levier de retournement", a ajouté l'ancien patron de Seat.

La future Mégane, dont la version définitive sera dévoilée en 2021, inaugure chez Renault la plateforme électrique CMF-EV de l'alliance avec Nissan et Mitsubishi installée dans l'usine de Douai (Nord).

A partir de la fin de l'année prochaine, la voiture cohabitera avec les actuelles Mégane à moteur essence et diesel, assemblées en Espagne, mais à terme il n'y aura plus qu'une Mégane électrique.

"Nous pensons que c'est le futur de la berline en Europe", a souligné Gilles le Borgne, directeur de l'Ingénierie venu de PSA . "Nous voulons placer des objets uniques au coeur des segments qui fonctionnent."

Sur un marché de plus en plus dominé par les SUV, le groupe au losange continue d'explorer une voie originale puisque le concept car dévoilé à Meudon est un crossover coupé, comme le récent Renault Arkana.

Plus haut qu'une Volkswagen Golf, la berline de référence en Europe, plus bas qu'un Peugeot 3008, le SUV best-seller de PSA, la future Renault reprend ainsi tous les codes à la mode (conduite en position haute, grandes roues, flancs et capot sculptés, signature lumineuse haut de gamme).

Mais son aérodynamique est meilleure que celle d'un SUV classique, un atout pour un modèle électrique.

"Grâce à la plateforme CMF-EV, les futurs véhicules électriques Renault offriront plus de modularité et d'habitabilité, sans avoir besoin d'être plus hauts ni plus longs", a expliqué le groupe dans son communiqué.

Renault, qui prévoit une version de son hybride maison E-tech ou une version électrique pour chaque nouvelle voiture qu'il lancera d'ici 2022, compte garder l'avantage sur un marché de l'électrique stratégique pour atteindre les objectifs européens de CO2 et dont il fut précurseur avec Nissan au début de la décennie précédente.

La future Mégane et le petit SUV électrique Dacia Spring, importé de Chine et dévoilé lui aussi à Meudon, viennent ainsi agrandir une famille qui approche désormais la dizaine de véhicules. (Gilles Guillaume, édité par Nicolas Delame)