Paris (awp/afp) - Les indices européens repartaient à la baisse jeudi face à la remontée des rendements obligataires et la rechute du cours de la livre sterling au lendemain d'une intervention directe de la Banque d'Angleterre (BoE).

Les indices européens effaçaient leur rebond de la veille, s'enfonçant de plus de 1,73% à Paris, de 1,89% à Francfort, de 1,41% à Milan et de 2,28% à Londres vers 09h45. Quant à la Bourse suisse, ellle voyait son indice phare SMI plonger de 1,46% peu avant 10h20.

Les bourses occidentales avaient bénéficié la veille de l'initiative de la Banque d'Angleterre pour limiter l'envolée du prix de la dette britannique, qui avait permis un net recul des taux longs britanniques et une baisse du dollar.

En Asie, la Bourse de Tokyo (+0,95%) a salué à son tour jeudi l'action de la banque d'Angleterre. La Bourse de Hong Kong en revanche reculait (indice Hang Seng: -0,77% vers 07H20 GMT).

Mercredi, la BoE a initié un programme de rachat de titres de dette publique britannique pour soutenir sa devise et stopper la chute des rendements des emprunts d'Etat qui avait été provoquée par le plan budgétaire du gouvernement, vertement critiqué par le FMI. Cette action a permis mercredi de calmer la tension sur le marché de la dette et de faire remonter un peu la livre sterling, mais ne produisait plus ces mêmes effets jeudi.

Vers 09h25, la livre perdait 0,91% à 1,0787 dollar, après être tombée un peu plus tôt à 1,0763 dollars face à une monnaie américaine qui s'appréciait globalement, et prenait notamment 0,70% face à l'euro.

Sur le marché secondaire de la dette souveraine, où le rendement augmente quand la demande pour les obligations recule, le taux britannique à dix ans remontait à 4,20% vers 09h35, contre 4,02% la veille au soir. Tous les autres rendements suivaient le mouvement.

"Cette décision de la BoE s'oppose à ses objectifs de politique monétaire sur l'inflation. De plus, elle ne permet pas de résoudre le problème de crédibilité du gouvernement anglais sur sa politique budgétaire", estiment les experts d'Aurel BGC dans une note. Malgré les turbulences financières, la Première ministre britannique Liz Truss a défendu jeudi les baisses d'impôts massives "controversées et difficiles" prises par son gouvernement pour soutenir l'économie.

"Les préoccupations sur la soutenabilité de la dette publique souveraine s'ajoutent ainsi à une longue liste des facteurs d'incertitudes pour les marchés comme la guerre en Ukraine, et les prix de l'énergie élevés, le ralentissement de la croissance mondiale avec un risque de récession dans plusieurs zones (dont l'Europe et les Etats-Unis) ainsi que les pressions inflationnistes qui nécessitent davantage de resserrement monétaire (...)", énumère Natixis Research CIB dans une note.

Porsche entre en Bourse

Le géant de l'automobile allemand Volkswagen a introduit jeudi avec succès sa filiale de bolides de luxe Porsche à la Bourse de Francfort pour la plus grosse opération boursière en Europe depuis plus de dix ans. L'action Porsche a affiché 84 euros, au-dessus du prix d'introduction fixé à 82,50 euros, lors de sa première cotation à 09h15, valorisant le groupe Porsche à plus de 76 milliards d'euros.

Zhejiang Leapmotor plonge à son entrée en Bourse

Lors de son premier jour de cotation jeudi, les titres de la société ont chuté de 41,6% à 28,05 dollars hongkongais, la plus forte baisse pour une cotation supérieure à 250 millions de dollars à Hong Kong cette année, selon Bloomberg News.

Ventes inférieures aux attentes chez Next

Le titre de la chaîne d'habillement britannique dévissait de 7,96% à 4.900 pence jeudi à la Bourse de Londres, après avoir annoncé des ventes en août "inférieures aux attentes" et des pressions sur le coût de la vie qui "devraient augmenter au cours des mois à venir".

Le pétrole en baisse

Sur le marché du pétrole, le baril de WTI américain cédait 1,86% à 80,58 dollars vers 09h45 et le baril de Brent de la mer du Nord perdait 1,65% à 87,83 dollars.

afp/vj