Northvolt représentait un symbole pour l’Europe : celui d’une industrie des batteries capable de rivaliser avec les géants asiatiques comme CATL ou BYD. Mais après des années d’investissements massifs et de promesses, l’entreprise suédoise a fini par s’effondrer. Quelques heures après la révélation de sa situation financière critique par un journal suédois, elle a officiellement déposé le bilan.

Une ambition brisée par la réalité du marché

Fondée en 2015, Northvolt affichait un objectif clair : produire des batteries européennes pour les véhicules électriques et réduire ainsi la dépendance aux fabricants asiatiques. L’initiative avait séduit investisseurs et gouvernements, permettant à la société de lever plus de 10 milliards de dollars en capitaux propres, en dettes et en financements publics. Parmi les actionnaires majeurs, Volkswagen détenait 21 % du capital et Goldman Sachs 19 %.

Malgré cet appui, Northvolt n’a jamais réussi à atteindre le niveau de compétitivité des leaders du secteur. L’entreprise était en quête de 1,2 milliard de dollars pour relancer son activité, mais les financements se sont taris. Un prêt vert de 5 milliards de dollars conclu début 2023 a été annulé face aux difficultés croissantes. Fin janvier, la dette de Northvolt dépassait les 8 milliards de dollars, rendant la situation intenable.

Quelles perspectives après la faillite ?

Avec le dépôt de bilan, un syndic sera chargé de répartir les actifs entre les créanciers et de gérer la transition. Durant cette période, les opérations de l’entreprise sont suspendues et la direction ne détient plus aucun pouvoir. L’une des options reste la reprise de l’entreprise par un acheteur potentiel, mais dans des conditions à définir.

Cet échec souligne les difficultés de l’Europe à s’imposer sur le marché des batteries, où la concurrence asiatique reste écrasante. La faillite de Northvolt met un coup d’arrêt aux ambitions du continent et pose la question de l’avenir industriel européen dans la transition vers l’électrique alors que celle-ci est de plus en plus remise en cause par les consommateurs et les constructeurs.