Berlin (awp/afp) - La direction du constructeur automobile Volkswagen a confirmé mercredi vouloir baisser de 10% les salaires de ses employés en Allemagne pour sortir de la crise et adopter d'autres mesures de limitation des rémunérations, à l'issue d'une journée de négociations avec les syndicats.
"Seules les entreprises qui réussissent peuvent offrir des emplois sûrs. C'est notre objectif. Pour cela, nous devons notamment réduire nos coûts du travail", a expliqué dans un communiqué Arne Meiswinkel, négociateur en chef pour le groupe.
Volkswagen est engagé dans une restructuration historique pour diminuer ses coûts. Les représentants du personnel avaient dénoncé lundi le projet du groupe de fermer trois usine en Allemagne, avec des dizaines de milliers d'emplois menacés. Ils avaient également fait état de la volonté du constructeur de tailler dans les salaires.
Aucun projet de fermeture d'usine n'est mentionné dans la proposition transmise à la presse. Mais le groupe "maintient sa menace de fermeture d'usines et de suppressions drastiques d'emplois", affirme de son côté mercredi le syndicat IG Metall.
Dans le communiqué, le constructeur automobile précise vouloir aussi revoir son système de primes et adapter le nombre d'apprentis "aux besoin réels" de l'entreprise.
Thorsten Gröger, négociateur du syndicat IG Metall, a qualifié ces plans de "mesures empoisonnées" lors d'un point presse en fin de journée à Wolfsburg, au siège historique du groupe.
Même avec une baisse de salaires, "le niveau de rémunération chez Volkswagen reste très attractif par rapport au reste de l'industrie", selon Arne Meiswinkel.
"Nous ne sommes pas prêts à parler des coûts du travail de manière isolée mais nous voulons un plan d'ensemble, un plan d'avenir pour l'entreprise", a rétorqué Daniela Cavallo, la présidente du comité d'entreprise du groupe, lors d'un point presse.
Le groupe Volkswagen, qui compte dix marques, emploie plus de 680.000 personnes dans le monde, dont environ 120.000 pour la marque principale VW en Allemagne.
Le premier groupe automobile européen a vu son bénéfice net chuter de 63,7% au troisième trimestre, à 1,58 milliard d'euros, plombé par des coûts élevés et la baisse des ventes en Chine, son premier marché.
Des grèves sont possibles chez le premier employeur industriel d'Allemagne après une période de dialogue social obligatoire, soit à partir de décembre.
La prochaine réunion de négociations est fixé le 21 novembre.
afp/rp