Transporteur routier n'est pas un métier facile. Aux Etats-Unis, la profession manque cruellement de candidats, surtout depuis que la pandémie a sapé la motivation des troupes. A tel point que le manque de chauffeurs crée des goulets d'étranglement qui pénalisent l'activité. Pour y remédier, les employeurs cherchent à attirer les professionnels expérimentés dans leurs filets. Et pour y parvenir, il faut leur faire miroiter des conditions financières hors normes.

En 2020, le salaire médian des conducteurs de poids lourds américain avoisinait 47 130 USD, selon les données officielles. Chez Walmart, où les salaires des routiers avaient déjà la réputation d'être généreux, on propose désormais une embauche de départ comprise entre 95 000 et 110 000 USD. Pas pour des débutants, il ne faut pas exagérer, mais pour des routiers d'expérience dans la force de l'âge, rompus à la manœuvre des camions à 18 roues.

Walmart est obligé de placer la barre très haut à l'heure où d'autres acteurs sont en train de bâtir un réseau de transporteurs, à l'image d'Amazon. Comme le groupe de Jeff Bezos, le plus gros distributeur du monde a créé une filière interne pour rediriger ses salariés vers les postes de transporteurs. Le programme interne de formation au camionnage de Walmart, qui dure 12 semaines, permet aux employés d'obtenir leur permis de conduire commercial. La société prend en charge les frais de formation, qui représentent 4000 à 5000 USD. Walmart paie même des primes à la signature pouvant aller jusqu'à 10 000 USD. Toutes ces initiatives lui ont permis d'embaucher quelque 4500 chauffeurs l'année dernière.

Les chauffeurs Walmart reçoivent 100 000 USD par an
Dessin Amandine Victor