par Noëlle Mennella

L'exploitant des parcs d'attractions Disneyland et Walt Disney Studios a par ailleurs annoncé jeudi dans un communiqué qu'il n'avait respecté ses objectifs de performance prédéterminés et qu'il avait reporté des paiements en dette subordonnée à long terme.

Lors d'un point de presse téléphonique, son président Philippe Gas a dit avoir pour objectif une "remontée" de ses ventes en 2009-2010, même s'il pense observer sur le premier trimestre de l'exercice 2009-2010 le même comportement frileux des consommateurs.

S'agissant de Noël, il a indiqué qu'il devrait être "stable par rapport à l'an dernier, qui était une bonne année".

Prié de dire quand le groupe envisageait de distribuer un dividende, Philippe Gas a répondu: "Quand on aura réussi à délivrer des résultats positifs de façon pérenne."

En Bourse, l'action Euro Disney, suspendue en début de séance, reculait de 8,98% à 5,37 euros à 9h15.

"Ils ont sorti des chiffres qui sont inférieurs à l'attente", commente Catherine Rolland (Kepler Equities). L'analyste ajoute à propos des décisions du groupe sur le remboursement de sa dette: "Ce n'est jamais très bon signe. Ça veut dire tout simplement qu'ils pensent qu'ils n'ont pas de cash disponible pour rembourser la dette."

En 2008-2009, la perte nette part du groupe a progressé à 55 millions d'euros, après une perte de 2,8 millions un an plus tôt. Les ventes du groupe sont tombées à 1.230,6 millions d'euros, contre 1.324,5 millions lors de l'exercice précédent, tandis que le bénéfice d'exploitation a été ramené à 26,4 millions contre 90,5 millions.

FRÉQUENTATION RECORD

"Notre exercice 2009 a été marqué par l'environnement économique le plus difficile de notre histoire, lequel a généré d'importants changements dans les comportements des consommateurs", a commenté Philippe Gas.

Le groupe dit avoir adapté "son offre de façon à répondre aux nouveaux comportements des consommateurs, qui réservent au plus proche de leur date de départ, recherchent des offres promotionnelles et voyagent plus près de chez eux".

Cette adaptation "a permis d'atteindre une fréquentation record de 15,4 millions et un taux d'occupation des hôtels de 87%, en recul par rapport à l'année dernière mais qui reste cependant d'un niveau élevé pour l'industrie", lit-on dans un communiqué.

Au 30 septembre 2009, la trésorerie du groupe s'élevait à 340,3 millions d'euros, contre 374,3 millions d'euros une année auparavant.

Au titre de l'exercice 2008-2009, Euro Disney dit ne pas avoir respecté ses objectifs de performance prédéterminés et a donc reporté des paiements en dette subordonnée à long terme.

Il s'agit des 25 millions d'euros de redevances de licence dues à The Walt Disney Company (TWDC) au titre de l'exercice passé et des 15,1 millions d'euros d'intérêts dus à la Caisse des dépôts et consignations.

Le groupe prévoit également de reporter le paiement d'un montant supplémentaire de 5,1 millions d'euros d'intérêts dus à la CDC au cours du premier trimestre de l'exercice 2010.

"Au titre de l'exercice 2010, si les engagements financiers ne pouvaient être satisfaits, le groupe serait amené à réduire ses coûts d'exploitation, une partie de ses dépenses d'investissements prévues et/ou solliciter l'aide de TWDC ou d'autres parties, dans les conditions prévues par les accords de financement", lit-on dans un communiqué.

Il poursuit: "Même si aucune assurance ne peut être donnée, la direction estime que le groupe dispose de ressources suffisantes pour un avenir prévisible compte tenu des disponibilités existantes, de la ligne de crédit disponible de 100 millions d'euros octroyée par TWDC et des possibilités de reports conditionnels."

Avec la contribution de Lionel Laurent, édité par Dominique Rodriguez