Washington (awp/afp) - Longtemps attendus, les services de streaming du géant américain du divertissement Disney sont devenus profitables pour la première fois, avec un résultat opérationnel enfin positif, alors que le groupe a vu ses bénéfices confirmer leur bonne trajectoire au troisième trimestre de son exercice décalé.

Entre avril et juin, le groupe a en effet réalisé un résultat net positif de 2,6 milliards de dollars, contre une perte nette de 460 millions sur la même période un an plus tôt, mais aussi en forte amélioration comparé aux 216 millions de bénéfice net au trimestre précédent.

Le chiffre d'affaires progresse lui de 3,6% sur un an, pour atteindre 23,2 milliards de dollars, dépassant légèrement les 23,1 milliards attendus par les analystes.

Sur les neuf premiers mois de l'année de son exercice fiscal qui s'achèvera en septembre, les ventes de Disney ont atteint 68,79 milliards de dollars, en hausse de 1,6% sur un an.

Donnée particulièrement surveillée par les investisseurs aux Etats-Unis, le bénéfice par action atteint 1,43 dollar sur le trimestre, contre une perte par action de 0,25 dollar.

"Nous observons une hausse dans la consommation et dans la popularité de nos offres, ce qui nous permet, nous pensons, de disposer d'un levier sur les prix. A chaque fois que nous avons augmenté les prix, nous avons vu un très faible taux de perte d'abonnés, rien que nous ne puissions considérés comme significatifs", a développé le patron du groupe, Bob Iger, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes.

Le groupe a annoncé mardi une nouvelle hausse des prix de ses abonnements de base, qui passe à 9,99 dollars contre 7,99 dollars par mois aux Etats-Unis.

Des résultats qui n'ont cependant pas impressionné les marchés : dans les échanges électroniques avant l'ouverture de Wall Street, le titre était en recul de 1,97% à 88,20 dollars à 09H00 (13H00 GMT).

La bonne tenue des services de streaming sont pourtant une bonne nouvelle pour le groupe, qui a beaucoup investi dans ce segment, après être parti en retard face à son concurrent Netflix notamment.

Cinéma en fête, pas les parcs

Ces services Disney+, ESPN+, focalisé sur l'offre sportive, et Hulu, dont Disney détenait la majorité depuis 2019, avant de racheter auprès de l'opérateur Comcast les 33% de capital restant en novembre dernier.

Le chiffre d'affaires du segment a progressé de 15%. Il prend en compte l'intégration complète des ventes de Hulu. Le résultat opérationnel affiche un léger bénéfice, de 47 millions de dollars, contre 512 millions de dollars de perte un an plus tôt sur la même période.

C'est notamment grâce à une légère hausse de son parc d'abonnés, en particulier sur sa plateforme principale, Disney+, qui a vu ses souscripteurs atteindre 118,3 millions d'abonnés, contre 117,6 millions un an plus tôt, alors que les analystes attendaient plutôt une stabilisation du niveau.

En l'espèce, M. Iger s'est également félicité d'avoir conservé les droits de diffusion de la NBA aux Etats-Unis, sur ses chaînes ESPN et ABC, estimant que "cela avait énormément de valeur à nos yeux", notamment du fait de la durée du contrat, qui permet au groupe de conserver la NBA pour les 12 prochaines saisons.

Du côté du cinéma, Disney profite également de l'excellent accueil de "Vice-versa 2", toujours à l'affiche, et dont les revenus mondiaux dépassent désormais 1,5 milliard de dollars, une partie seulement étant imputable au trimestre écoulé.

Pour le trimestre en cours, le groupe devrait également profiter de la sortie de son dernier film Marvel, "Deadpool & Wolverine", le 26 juillet.

En revanche les parcs d'attractions subissent une baisse de leurs revenus, en partie du fait des résultats de Disneyland Paris. Ce dernier subit le contrecoup des Jeux olympiques, qui ont créé un effet d'évitement de la capitale française, classique pour ce type de grands événements pour un certain nombre de touristes.

Mais pas seulement: aux Etats-Unis également la fréquentation des parcs n'a pas été celle espérée, les revenus domestiques reculant de 6% sur un an, et le groupe s'attend à ce que la tendance persiste encore sur plusieurs trimestres.

"40% de nos revenus (dans ce segment, NDLR) ne sont pas domestiques, il s'agit soit des parcs à l'étranger soit des produits dérivés. Dans l'ensemble, je pense qu'il s'agit d'un léger ralentissement qui est plus que compensé par les résultats de notre segment divertissement", a insisté M. Iger.

afp/rp