La Walt Disney Company gagne 1,78% à New York ce vendredi, à 137,92 dollars l'action. Une performance qui pourrait paraître surprenante sachant qu'hier soir, le studio hollywoodien a publié sa toute première perte annuelle depuis plus de 40 ans, celle-ci s'élevant à 2,83 milliards de dollars. Mais les investisseurs ont préféré retenir une performance au quatrième trimestre de l'exercice 2019-2020 (clos au 3 octobre 2020) bien meilleure qu'attendu, puisque la perte par action ajustée est ressortie à 20 cents, alors que le consensus FactSet anticipait -71 cents.

La perte nette sur le trimestre est de 710 millions de dollars, soit 39 cents par action, contre un bénéfice de 777 millions, ou 43 cents par action, un an plus tôt. A préciser aussi que c'est la première fois depuis 1996 que Disney enregistre deux trimestre consécutifs dans le rouge.

De son côté, le chiffre d'affaires, bien qu'en repli de 23% sur un an, a lui aussi dépassé les attentes. Il s'est établi à 14,71 milliards de dollars, contre un consensus de 14,15 milliards. Sur l'ensemble de l'exercice, il est en repli de 6% à 65,39 milliards de dollars.

Sans surprise, l'année a été marquée par l'impact de l'épidémie de covid-19, qui a poussé à la fermeture les parcs d'attraction et les cinémas. Les premiers ont vu leurs revenus chuter de 37% sur l'exercice à 16,5 milliards de dollars (-61% au quatrième trimestre à 2,58 milliards; consensus à 2,23 milliards), pendant que les studios de production ont vu les leurs reculer de 13% à 9,34 milliards de dollars (-52% au quatrième trimestre à 1,595 milliards; consensus à 1,98 milliards).

Au total, Disney estime que le covid-19 lui a coûté 7,4 milliards de dollars en revenus d'exploitation pour l'ensemble de l'exercice, la quasi-totalité de ces revenus (6,9 milliards de dollars) provenant de la division des parcs à thème. Le groupe a en outre enregistré des dépréciations de survaleurs et d'actifs intangibles à hauteur de 4,95 milliards de dollars et des coûts de licenciements pour 782 millions de dollars.

La compagnie de l'Oncle Walt peut toutefois se réjouir du succès de son service en streaming, Disney+, puisque celui-ci comptait 73,7 millions d'abonné à fin septembre, contre 57,5 millions trois mois plus tôt, "dépassant de loin nos attentes", s'est exclamé Bob Chapek, son CEO. Ces bons chiffres, combinés avec ceux d'ESPN+ et de Hulu, ont ainsi largement contribué à la croissance de la division Direct-to-Consummer de 41% au quatrième trimestre et de 81% sur l'exercice.

A noter également que la division Media Network (télévision) a enregistré une croissance de 11% au quatrième trimestre et de 14% sur l'exercice, et que Disney n'a pas souhaité établir de prévisions pour l'exercice en cours.