Zurich (awp) - Le détaillant horloger britannique Watches of Switzerland a continué à enregistrer une forte demande au premier semestre de son exercice décalé. La société vendant les marques suisses les plus connues telles que Rolex, Cartier et Omega a relevé l'objectif de croissance de ses ventes annuelles en raison des effets de changes favorables.

"La demande demeure solide et continue à dépasser l'offre", a relevé Brian Duffy, le directeur général, cité dans le communiqué.

"L'inflation n'a pour le moment pas d'impact sur la marche de nos affaires", a indiqué à l'agence AWP le patron, les clients du détaillant étant moins affectés par la hausse généralisée du coût de la vie. Le Royaume-Uni connaît une des appréciations des prix les plus fortes en Europe. En septembre, l'inflation s'est inscrite à 10,1%, un plus haut en 40 ans.

De mai à octobre, le chiffre d'affaires de Watches of Switzerland a bondi de 31% à 765 millions de livres (869,6 millions de francs suisses). A taux de change constant, la progression s'est établie à 23%. La croissance de la division horlogerie qui engrange 87% des ventes est soutenue par les hausses de prix et les volumes, précise mercredi le communiqué.

Ces chiffres s'inscrivent dans la lignée des résultats des grands groupes de luxe qui ont également communiqué des résultats trimestriels solides, nonobstant l'environnement macroéconomique difficile.

"En moyenne, les prix des montres ont augmenté de 7 à 8% depuis le début de l'année", selon celui qui dirige l'entreprise depuis 2014.

Les recettes générées au Royaume-Uni et en Europe ont avancé de 8% à 545 millions de livres tandis qu'aux Etats-Unis, elles ont bondi de 86% à 311 millions grâce à des acquisitions et l'ouverture de nouvelles boutiques.

"Aux Etats-Unis, nous observons un redressement structurel et nous n'avions pas suffisamment investi dans ce marché jusqu'à récemment", a expliqué M. Duffy.

Les ventes en ligne (+7%) ont en outre poursuivi leur évolution positive.

Pour le premier semestre, le bénéfice opérationnel (Ebit) ajusté est attendu entre 86 et 88 millions après 67 millions il y a un an.

Montres en or sollicitées

Au seul troisième trimestre, les recettes se sont établies à 374 millions, une hausse de 30% et de 21% à taux de change constant. "Les ventes aux touristes demeurent très basses mais des améliorations ont été observées au niveau de la performance enregistrée dans les aéroports", souligne Watches of Switzerland.

Quelque 17 boutiques ont été ouvertes durant cette période, ce qui porte leur nombre total à 188 au 30 octobre. "Nous nous sommes en discussion pour de nouvelles acquisitions notamment dans l'Union européenne et l'ouverture d'autres enseignes est également planifiée", a assuré Brian Duffy.

Interrogé sur les défis auxquels l'entreprise fera face aux cours des prochains mois, le directeur général a souligné la plus grande disparité entre l'offre limitée et la demande d'une clientèle, parfois plus jeune. L'intégration des nouvelles acquisitions occupera en outre la direction.

Revenant sur les catégories de produits très sollicitées, Watches of Switzerland a remarqué une plus grande demande pour les garde-temps en or. Dans le contexte inflationniste actuel, acheter une montre en or peut constituer un investissement, a fait remarquer le responsable.

Outre les trois marques habituellement très convoitées Rolex, Audemars Piguet et Patek Philippe, les amateurs de montres de luxe ont montré notamment un grand intérêt pour Omega, Cartier, Tudor, Breitling et Tag Heuer.

Pour l'ensemble de l'exercice 2022/2023, le groupe prévoit désormais d'enregistrer des recettes oscillant entre 1,5 et 1,55 milliard de livres contre 1,45 à 1,5 milliard pour tenir compte des effets de change favorables. L'Ebit ajusté est attendu entre 163 et 175 millions. Hors effets de changes, les prévisions restent inchangées.

Watches of Switzerland a en outre augmenté les salaires de ses collaborateurs et collaboratrices pour tenir compte de la hausse du coût de la vie.

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