NEW YORK (awp/afp) - La Bourse de New York, rassérénée par l'assurance d'un durcissement progressif de la politique monétaire américaine, va se concentrer la semaine prochaine sur les résultats d'entreprises.

Sur une semaine, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 1,06% à 21.637,74 points, un niveau jamais atteint auparavant.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a pris 2,59% à 6.312,47 points.

L'indice élargi S&P 500 a avancé de 1,40% à 2.459,27 points, là aussi un record.

Après s'être concentré sur tout signal concernant les politiques monétaires des deux côtés de l'Atlantique, le marché va attaquer le gros de la publication des comptes trimestriels des entreprises.

Les trois premières grandes banques à dévoiler leurs chiffres vendredi, JPMorgan Chase, Citigroup et Wells Fargo, ont solidement dépassé les attentes. "Cela augure d'une bonne saison de résultats", selon Bill Lynch de Hinsdale Associates.

"La plupart des stratégistes anticipent une progression des bénéfices des entreprises du S&P 500 d'au moins 6%, voire 9%, sur le trimestre", note-t-il.

D'autres établissements financiers comme Bank of America, American Express, Morgan Stanley et Goldman Sachs doivent diffuser leurs résultats la semaine prochaine. Tout comme les grandes entreprises de la technologie Microsoft et IBM et des sociétés de produits de grande consommation comme Johnson and Johnson et Colgate.

Pour Christopher Low de FTN Financial, les derniers indicateurs sur l'économie américaine devraient toutefois inciter les investisseurs à la prudence, qu'il s'agisse de la stagnation de l'indice des prix à la consommation en juin ou du recul des ventes au détail.

"Cela signifie que les deux éléments caractérisés comme temporaire par la Fed, à savoir la faiblesse de la croissance au premier trimestre et le ralentissement de l'inflation, se poursuivent au deuxième trimestre", remarque-t-il.

- Consommation en berne -

Le repli des ventes au détail est particulièrement préoccupant selon lui dans le mesure où la croissance américaine repose en grande partie sur la vigueur de la consommation des particuliers.

"La Fed a accéléré en décembre dernier la remontée de ses taux directeurs" en tablant sur le fait que les taux d'intérêt remontraient naturellement plus rapidement, rappelle Christopher Low. Ses responsables "pensaient que des mesures de soutien budgétaire permettraient d'aller encore plus vite", ajoute-t-il. Mais "le Congrès est plus que jamais bloqué."

Aussi, même s'il n'est pas prévu d'interventions majeures de responsables de la Fed dans les jours à venir, les spéculations sur la politique monétaire américaine resteront selon lui sur le devant de la scène.

"De façon générale, la crainte d'une remontée rapide et synchronisée des taux directeurs par les banques centrales européenne et américaine s'est apaisée", nuance toutefois Karl Healing de LBBW.

Les taux directeurs ont déjà été remontés deux fois depuis le début de l'année aux Etats-Unis et la Fed a signalé qu'elle souhaitait voir une troisième hausse avant fin 2017. "Mais sa présidente Janet Yellen a reconnu publiquement cette semaine que la faiblesse de l'inflation allait les ralentir" dans leur volonté de donner un nouveau tour de vis monétaire, note-t-il.

"Le gouverneur adjoint de la Banque d'Angleterre Ben Broadbent s'est prononcé contre une prochaine remontée des taux" en Grande-Bretagne, ajoute Karl Healing.

Quant à la banque centrale européenne, "les signaux sont contradictoires mais, même si ses responsables commencent à parler d'un resserrement, il est peu probable que la BCE devienne rapidement très agressive", avance l'analyste.

Le conseil des gouverneurs de l'institution de Francfort se réunit jeudi mais aucun changement majeur n'est attendu.

Du côté des indicateurs, le marché surveillera la diffusion de chiffres lundi sur l'activité industrielle dans la région de New York et mercredi sur l'immobilier.

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