Actualisé après fermeture des Wall Street

New York (awp/afp) - Une série d'incertitudes économiques et géopolitiques ont poussé les Bourses européennes à la prudence mercredi, tandis que Wall Street s'est appuyée sur les derniers résultats d'entreprises pour progresser, tirée notamment par le secteur technologique.

Les places financières européennes ont fini en léger repli: Paris a perdu 0,27%, Francfort 0,20% et Londres a cédé 0,44%, selon les résultats définitifs.

Après une ouverture mitigée, la Bourse de New York a conclu en hausse pour la troisième séance sur quatre.

L'indice Dow Jones a grappillé 0,15%, le S&P 500 a pris 0,59%, tandis que le Nasdaq, à forte coloration technologique, a grimpé de 1,58%.

Les marchés européens sont de nouveau méfiants, après l'optimisme de mardi, à l'approche de la réouverture programmée jeudi du gazoduc Nord Stream 1 qui alimente l'Allemagne et d'autres pays d'Europe de l'Ouest en gaz russe.

Le président russe Vladimir Poutine s'est interrogé mercredi sur l'état d'une turbine de ce gazoduc réparée au Canada, alimentant l'incertitude sur l'avenir des livraisons de gaz.

L'opérateur allemand du réseau Gascade s'est néanmoins dit optimiste, estimant que les livraisons de gaz russe à l'Allemagne via Nord Stream devraient reprendre au niveau "d'avant la maintenance".

Dans ce contexte tendu, la Commission européenne a demandé aux Vingt-Sept de réduire volontairement de 15% leur demande de gaz sur les huit prochains mois, pour surmonter la chute des livraisons russes, et voudrait des baisses obligatoires en cas d'urgence.

Mais des réductions de production imposées aux entreprises pour limiter la consommation de gaz pourraient avoir "des effets économiques désastreux", ont averti des représentants du patronat européen.

Autre facteur d'incertitude: la crise politique en Italie et le départ probable de son chef du gouvernement Mario Draghi.

"Les remous politiques semblent alimenter les craintes d'une chute du gouvernement italien", a expliqué Erik Nelson, de Wells Fargo.

Trois partis clés de la coalition formée autour de Mario Draghi ont refusé mercredi de prendre part à un vote de confiance au gouvernement réclamé par le Premier ministre italien.

La Bourse de Milan a terminé en nette baisse de 1,60% et, sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de la dette italienne à dix ans s'est montré très volatil.

Enfin, la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) de jeudi est aussi dans les têtes des investisseurs. Les marchés anticipent désormais une hausse des taux directeurs de 50 points de base, plus forte qu'initialement prévue, et attendent la présentation d'un outil destiné à limiter le creusement de l'écart des taux d'intérêts des dettes d'État dans la zone euro.

"Il y a beaucoup de sujets sur la table" entre hausses des taux dans les mois à venir et outil "anti-fragmentation", selon Ilana Azuelos-Bossard, directrice adjointe chez Kiplink Finance. "On sait dans quelle direction la BCE va aller, mais il reste la question de l'ampleur" de son action, ajoute-t-elle.

L'euro reculait légèrement de 0,48% face au dollar, à 1,0177 dollar.

Uniper rebondit

Le géant allemand de l'énergie Uniper, au bord de la faillite depuis les interruptions de livraison de gaz russe, s'est envolé de 12,69% à Francfort alors que l'Etat pourrait grimper à 30% de son capital, selon la presse allemande.

Volvo Cars patine, Tesla fait mieux que prévu

Le constructeur automobile Volvo Cars a presque triplé son bénéfice net au deuxième trimestre, mais a connu une baisse de 27% de ses ventes au détail. Le groupe prévoit que la situation économique mondiale incertaine continue d'affecter ses ventes au troisième trimestre. Le titre a chuté de 5,24% à Stockholm.

Tesla a dégagé un profit meilleur que prévu au deuxième trimestre, marqué par une production freinée par les stricts confinements en Chine et les problèmes d'approvisionnement. L'action, qui a conclu en petite hausse (+0,80% à 742,50 dollars) peu avant la publication des résultats, prenait 0,23% dans les échanges électroniques d'après clôture à 21H00 GMT.

Du côté du pétrole et du bitcoin

Les cours du pétrole se sont repliés légèrement après la publication d'une baisse inattendue des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis, mais aussi d'une hausse des réserves d'essence.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre a lâché 0,40%, pour clôturer à 106,92 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en août, dont c'était le dernier jour de cotation, a lui cédé 1,88%, à 102,26 dollars.

Le bitcoin repassait la barre des 23.000 dollars à 23.269, à 21H00 GMT.

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