New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé en nette baisse mardi, inquiète de la perte d'allant des consommateurs affectés par l'inflation, à la veille d'une nouvelle hausse des taux de la Banque centrale américaine.

Selon des résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones a perdu 0,71% à 31.761,54 points. Le Nasdaq a chuté de 1,87% à 11.562,57 points et le S&P 500, le plus représentatif du marché américain, a perdu 1,15% à 3.921,05 points.

Les avertissements de Walmart, le plus grand distributeur du pays, ont jeté un froid. La chaîne américaine de supermarchés a considérablement révisé à la baisse lundi soir ses prévisions de profits trimestriels et annuels, les clients contraints de dépenser plus sur l'alimentation délaissant les articles aux marges plus élevées.

Le titre de Walmart a fondu de 7,60% à 121,98 dollars, non loin de son plus bas depuis la pandémie de Covid-19.

La forte hausse des prix alimentaires et des carburants entraîne une réorientation du budget des consommateurs, ce qui force les distributeurs à faire des promotions, à stocker davantage d'invendus et à reporter des commandes.

"Si le marché a déjà probablement intégré la hausse des taux d'intérêt de la Fed" attendue mercredi, "il n'a visiblement pas intégré les surprises des résultats de sociétés", a résumé pour l'AFP Maris Ogg, de Tower Bridge Advisors.

"De toute évidence, le consommateur est plus faible que ce que l'on pensait et en plus, les détaillants n'ont pas sur leurs étals les marchandises qu'il faut", ajoutait la gestionnaire de portefeuilles.

"Mes clients sont tous aisés, mais ils sont désormais nerveux à cause du marché boursier, à cause de l'inflation et à cause du consommateur de base", a-t-elle poursuivi.

Le commerce mis à mal

Les titres d'autres détaillants ont plongé dans la foulée comme les supermarchés Target (-3,62%), la chaîne à petits prix Dollar Tree (-6,29%) ou celle de semi-gros Costo (-3,25%). Amazon, le numéro un de la distribution en ligne, n'était pas en reste (-5,23%).

Une des coqueluches de Wall Street, Shopify, la plateforme des détaillants en ligne, basée au Canada, a fondu de 14% à 31,55 dollars après avoir annoncé le licenciement de 10% de son personnel soit 1.000 personnes.

La société, dont le titre avait grimpé à 213 dollars en novembre 2021 au plus fort de la pandémie et des achats en ligne, a fait un mea culpa sur ses anticipations de croissance du commerce en ligne, "dont le pari ne s'est pas relevé payant", a reconnu son fondateur.

Autre mauvaise nouvelle sur le front des données économiques, "l'indice de confiance des consommateurs publié par le Conference Board en juillet s'est replié pour le troisième mois d'affilée", relevaient les analystes de Wells Fargo.

Mais c'est d'abord le Nasdaq, à dominante technologique, qui a plombé le marché, dans l'attente des résultats de Google (Alphabet) et de Microsoft, annoncés après la clôture.

"Quand vous avez une séance comme celle d'aujourd'hui, les gens se disent +Oh la,la, le commerce de détail ne va pas bien, qu'est-ce qui va donc tomber ensuite?+", expliquait Maris Ogg. "Alors on tire des profits des noms qui ont rebondi avant", comme la technologie.

Alphabet (Google) a ainsi terminé en repli de 2,56% à 105,44 dollars mais le titre remontait après la clôture dans les échanges électroniques (+2,63%) après l'annonce de ses résultats.

Bien qu'en croissance ralentie au niveau du chiffre d'affaires et en baisse au niveau du bénéfice, les comptes du géant du web au 2e trimestre sont moins décevants que redouté.

Microsoft en revanche, qui a clos en repli de 2,68% à 251,90 dollars, continuait de baisser après la clôture (-1,15%) après des résultats moins bons qu'attendus.

Le programme de la Réserve fédérale (Fed) mercredi qui doit relever les taux d'intérêt pour la quatrième fois consécutive, selon les prévisions, accentuait la nervosité du marché alors que le dollar bondissait, notamment face à l'euro, dans un contexte morose pour la zone euro.

Une hausse de 75 points de base est largement attendue. Le président de la Fed Jerome Powell s'exprimera lors d'une conférence de presse, les marchés attendant des indices sur l'évolution des taux à venir.

Autre secteur à avoir saigné mardi, celui des cryptomonnaies. La plateforme d'échanges Coinbase, a encore fondu de 21% à 52,93 dollars après des informations de presse évoquant une enquête du gendarme de la Bourse, la SEC, sur ses échanges. Ce serait une nouvelle affaire après celle d'un délit d'initiés par des membres de son personnel, révélée la semaine dernière.

Le bitcoin perdait presque 6% à 20.886 dollars tandis que l'ethereum lâchait 9,40% à 2.122 dollars.

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