Cet examen par les pairs "identifie un certain nombre de déficiences, d'inefficacités et d'obstacles juridiques et procéduraux" aux niveaux de l'indépendance de la BaFin vis-à-vis des émetteurs et du gouvernement, de la surveillance du marché par la BaFin et le FREP, des procédures d'examen du FREP et de l'efficacité du système de surveillance dans le domaine de l'information financière.

En Allemagne, la BaFin est l'organe en charge de la supervision financière, tandis que le FREP est l'autorité de surveillance des publications financières.

Le rapport de l'ESMA brocarde notamment le contrôle interne de la BaFin, qui n'a pas su déceler les conflits d'intérêts de ses employés vis-à-vis des émetteurs, et le risque d'influence du politique (ministère des finances) sur les décisions. Il critique aussi le manque de sérieux dans le choix des rapports financiers étudiés et le manque d'approfondissement après les révélations des médias et des lanceurs d'alerte. Pour ne rien arranger, "la BaFin et le FREP n'ont pas la même perception de leur rôle respectif et des limites et possibilités" dans le domaine du contrôle de l'information financière, tandis que leur culture de la confidentialité et leur mauvaise coopération ont été des facteurs aggravantes. 

Le rapport des pairs est un gros document de 189 pages un peu indigeste, qui comprend de nombreux détails sur la façon dont l'affaire a été conduite et propose des moyens de remédier aux manquements. En parallèle, un document de questions / réponses de 5 pages a aussi été édité par l'ESMA, sans évidemment foisonner d'autant de détails. Les plus courageux comme les fans des synthèses trouveront les deux documents sur le site de l'ESMA dédié à l'affaire.

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