Francfort (awp/afp) - Le groupe bancaire espagnol Santander va racheter les activités européennes du fournisseur de services de paiement Wirecard, une étape majeure dans le démantèlement de la fintech plongée dans une faillite scandaleuse sans précédent.

"Banco Santander reprendra la plateforme technologique" de Wirecard en Europe, "ainsi que tous les actifs nécessaires" qui ont formé auparavant son coeur de métier, indique un communiqué de Michael Jaffé, liquidateur de la firme bavaroise, publié mardi en fin de soirée.

Le montant du rachat n'a pas été communiqué par les parties prenantes, mais le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung évoque la somme de 100 millions d'euros (108,2 millions de francs suisses), citant des sources proches de l'entreprise.

La majorité des quelques 600 employés restants de Wirecard, employés dans sa division gérant des participations financières et dans sa filiale bancaire, vont être repris par Santander, selon le communiqué.

Le géant bancaire espagnol va de son côté accélérer sa croissance en Europe dans les services de paiement pour des clients commerçants.

Depuis l'ouverture il y a trois mois de la procédure d'insolvabilité de Wirecard, le liquidateur a vendu d'autres filiales au Brésil, en Roumanie et en Amérique du Nord. Des cessions sont en cours en Asie, en Afrique du Sud et en Turquie.

La cession des activités européennes de Wirecard, soumise à l'approbation d'autorités réglementaires, est "d'autant plus remarquable que l'ensemble du processus a été éclipsé par de nouvelles révélations sur le scandale" de l'ancienne icône de la finance allemande, indique M. Jaffé.

Des révélations sur le passé sulfureux de Wirecard qui n'ont fait que gonfler une affaire ayant éclaté en juin quand l'ancien membre du prestigieux indice boursier Dax à Francfort a avoué que 1,9 milliard d'euros inscrits dans ses comptes n'existaient pas -- entrainant une chute de plus de 98% du cours de Bourse.

Les ventes par appartement de Wirecard pourraient rapporter quelques 500 millions d'euros, bien moins que les 3,2 milliards d'euros réclamés par les créanciers à la fintech déchue, souligne selon la Süddeutsche Zeitung.

Ces derniers, des banques et investisseurs, se réunissent mercredi en assemblée à Munich.

Le fondateur et ancien patron de Wirecard, l'Autrichien Markus Braun, en détention provisoire, sera lui auditionné jeudi par une commission d'enquête de la chambre des députés allemands.

afp/al