Lisa Brock, Richard Dammery, Michael Malone et Fiona Pak-Poy quitteront leurs fonctions après la publication des résultats semestriels de WiseTech prévue mercredi. Ce départ massif soulève des questions sur la gouvernance interne de l’entreprise et les tensions autour du retour controversé de Richard White.

Un fondateur au cœur des tensions

En octobre dernier, WiseTech avait annoncé le départ de White de son poste de PDG à la suite d’articles de presse évoquant des allégations concernant sa vie personnelle, notamment des paiements à un ancien amant présumé. Andrew Cartledge, alors directeur financier, avait été nommé PDG par intérim pour assurer la transition.

Cependant, White, âgé de 69 ans, est revenu dans l’entreprise après une pause de 30 jours, cette fois en tant que consultant sous le titre de « fondateur et PDG fondateur ». Un contrat minimum de 10 ans lui a été attribué, confirmant son influence persistante sur l’entreprise. WiseTech a ensuite lancé une enquête externe sur sa gouvernance, qui l’a largement disculpé de tout acte répréhensible, bien qu’elle ait reconnu que son style de management pouvait être perçu comme intimidant par certains employés.

Ce mois-ci, WiseTech a révélé avoir reçu deux plaintes confidentielles, émanant d’un employé et d’un fournisseur, mettant en cause Richard White. Aucune précision supplémentaire n’a été donnée sur la nature de ces allégations.

Des conséquences immédiates sur l’action

Le départ de quatre administrateurs indépendants n’a pas tardé à inquiéter les marchés. Les analystes de Citi soulignent que si la présence continue de White dans l’entreprise peut être perçue positivement, la vague de démissions suscite des interrogations sur les nouvelles accusations et sur les désaccords internes concernant son rôle.

L’action WiseTech a plongé jusqu’à 18,6 % pour atteindre 99,1 dollars australiens en début de séance, signant ainsi la pire performance de l’indice ASX 200. Pour apaiser la situation, l’entreprise a annoncé la nomination de Mike Gregg comme nouveau directeur et prévoit d’autres recrutements à venir pour combler les postes vacants.

Des prévisions revues à la baisse

En parallèle, WiseTech a ajusté ses perspectives financières, s’attendant désormais à atteindre la partie inférieure de sa fourchette de prévisions de chiffre d’affaires annuel, comprise entre 1,2 et 1,3 milliard de dollars australiens (763,56 à 826 millions de dollars américains). Cette révision s’explique par des retards dans le lancement de trois nouveaux produits cette année.

Toutefois, la société se veut rassurante sur sa rentabilité, prévoyant que son taux de marge EBITDA se situera vers le haut de sa fourchette annoncée, grâce aux résultats encourageants de son programme d’efficacité. Reste à voir si WiseTech parviendra à stabiliser sa gouvernance et à restaurer la confiance des investisseurs dans un climat marqué par de profondes divisions internes.