Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a fini en baisse de 0,73% mercredi, plombée par les valeurs du luxe qui reculent fortement, craignant une réduction de la consommation en Chine.

L'indice vedette CAC 40 a perdu 49,73 points à 6.770,11 points. C'est sa troisième séance de baisse d'affilée. Il avait cédé 0,28% mardi.

"Après le record atteint vendredi, c'est légitime que la bourse ait besoin de souffler", relativise Lara Nguyen, experte indépendante des marchés.

Vendredi, le CAC 40 avait en effet dépassé le seuil des 6.900 points, se rapprochant de très près de son record historique de septembre 2000 (à 6.944,77 points).

Mais les statistiques un peu décevantes publiées depuis le début de la semaine, concernant la consommation et la production industrielle en Chine et aux Etats-Unis, l'ont fait repasser sous les 6.800 points.

Mercredi, l'indice a particulièrement été plombé par les valeurs du secteur du luxe, qui représentent une grosse partie de sa pondération.

Très dépendants de la demande des ressortissants chinois, les acteurs du luxe craignent un ralentissement de la consommation dans le pays, après la publication d'une baisse plus forte que prévu des ventes de détail en juillet.

D'autant plus que le président chinois Xi Jinping a souligné, mercredi lors d'une réunion consacrée à l'économie, que des dispositions devaient être prises pour "ajuster les revenus excessifs" et "augmenter les revenus des groupes à faible revenu", dans un souci d'équité sociale.

Il n'en fallait pas plus pour que le marché voit "une corrélation directe", selon Lara Nguyen, entre revenus des plus riches et consommation de produits de luxe. Après la publication de cette information dans les médias d'Etat chinois, les valeurs du secteur ont creusé leurs pertes.

A 18H00 GMT, après la clôture des bourses européennes, le compte-rendu des discussions de la Réserve fédérale (Fed) lors de sa dernière réunion monétaire de juillet sera publié et pourrait donner un peu plus d'informations sur les intentions de la banque centrale américaine.

Les investisseurs, qui s'attendent à une réduction du soutien monétaire vers la fin de l'année, espèrent surtout que la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole fin août leur apportera des précisions sur le calendrier et les modalités d'interventions de la Fed.

Le luxe blêmit

Les actions liées au luxe, qui représentent plus d'un quart de l'indice de la Bourse de Paris, ont continué de s'enfoncer. Le géant LVMH a perdu 5,16% à 654,90 euros, sa plus forte baisse depuis novembre 2020. Hermès a enregistré sa pire séance depuis avril 2020 avec -3,76% à 1.280 euros. Kering a perdu 3,55% à 718 euros. Toutes trois sont lanternes rouges du CAC 40.

Le géant des cosmétiques L'Oréal a également reculé de 1,72% à 393,20 euros.

Les défensives à l'offensive

Les valeurs défensives ont gardé la tête haute: Engie s'est hissé en tête du CAC 40, avec +1,66% à 12,15 euros, Veolia est monté de 1,60% à 28,60 euros et Air Liquide a avancé de 0,98% à 150,82 euros.

"La séance du jour a reflété la dichotomie observée depuis janvier entre les valeurs défensives, qui sont recherchées, et les valeurs technologiques et liées à la reprise économique, qui baissent", constate Lara Nguyen.

Atos (-0,58% à 43,11 euros) et Worldline (-0,51% à 74,61 euros) étaient en effet dans le bas du tableau.

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