Worldline fait le grand écart entre le haut du palmarès où il se trouvait ce matin et ses tréfonds où il échoue actuellement, perdant 1,70% à 73,02 euros. Le spécialiste des services de paiement a présenté des résultats 2020 meilleurs que prévu, mais ils sont accompagnés de perspectives prudentes en termes de croissance d'activité. Son caractère de valeur technologique ne plaide pas non plus en sa faveur alors que les taux à 10 ans continuent de se tendre aux Etats-Unis, pesant sur le Nasdaq Composite.

L'année dernière, Worldline a vu son excédent brut opérationnel (EBO) reculer de 2,2% à 700 millions d'euros, soit 25,5% du chiffre d'affaires représentant une augmentation de 60 points de base. Il a dépassé son objectif d'une marge stable. 

Selon Invest Securities, la bonne surprise en termes de rentabilité provient de la division Terminaux (marge d'Ebitda de 32,4% en hausse de 6,6 points), ce qui pourrait aider si la revue stratégique en cours concluait à une cession.

Le chiffre d'affaires s'est élevé à 2,748 millions d'euros, en repli de 4,6% en données comparables.

L'ancienne division d'Atos précise que ses objectifs 2021 sont basés sur une normalisation progressive au second semestre. Elle vise une croissance organique du chiffre d'affaires de l'ordre de 5% ou plus. Worldline a déçu sur ce point car les analystes anticipent en moyenne une croissance interne de 7,8%. Il faudra en outre attendre la seconde partie de l'année pour renouer avec la croissance. Le groupe a en effet précisé que la croissance devrait ressortir " stable ou légèrement négative " au premier semestre et à "deux chiffres au second ".

Le groupe table aussi sur une amélioration de l'ordre de 200 points de base de la marge d'EBO par rapport au proforma 2020, soit 25,9%. Le marché était un peu moins optimiste et visait 25,6%, selon Stifel. Les synergies de coûts découlant du rachat d'Ingenico représenteront 66 millions d'euros cette année sur les 250 millions d'euros prévus pour 2024. Celles permises par le rachat de Six Payment Services sont attendus à 27 millions en 2021 et à 55 millions d'euros à 2022.

Le groupe travaille dans un secteur où la taille joue un rôle important en permettant des économies d'échelle.

Worldline cible enfin un taux de conversion de l'EBO en flux de trésorerie disponible de l'ordre de 50%. Elle a atteint 49,8% en 2020, avec un flux de trésorerie de 295 millions d'euros.

" Nous maintiendrons une dynamique forte dans nos initiatives de transformation avec la finalisation de la revue stratégique de l'activité de terminaux de paiement et la poursuite de la consolidation du secteur " a commenté le PDG, Gilles Grapinet. Cette revue est en bonne voie et Worldline envisage de l'avoir mené à son terme en 2021. Pour UBS, l'absence de développement au sujet de l'avenir des terminaux pourrait être accueillie négativement.

Worldline pourrait céder les terminaux acquis lors du rachat d'Ingenico pour renforcer ses moyens financier afin de continuer à participer à la concentration du secteur des paiements.