Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a encore grimpé jeudi, l'indice Nikkei clôturant au plus haut en près d'un mois, toujours porté par un net recul du yen sur fond de spéculations de prochaine hausse de taux aux Etats-Unis.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 0,47% (+79,86 points) à 16.889,10 points, après déjà trois séances positives.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part progressé de 0,45% (+6,12 points) à 1.353,93 points.

Sur le volet des changes, le dollar est remonté autour de 103,50 yens contre 102,95 yens mercredi à la fermeture, tandis que l'euro s'élevait à 115,95 yens contre 115,45 yens, des mouvements favorables à l'achat de titres de groupes exportateurs.

Le billet vert a été soutenu cette semaine par la publication de bons indicateurs aux Etats-Unis. "L'économie américaine a continué à se redresser même après un premier relèvement de taux en décembre 2015", pour la première fois depuis la crise financière de 2008, a commenté pour l'agence Bloomberg Mitsushige Akino, responsable chez Ichiyoshi Investment Management.

"Du point de vue de la Fed, deux nouvelles hausses auraient pu avoir lieu cette année, mais les conditions sur les marchés extérieurs ont changé la donne. Avec certitude, une hausse aura lieu en décembre", a-t-il estimé.

Les investisseurs attendent désormais les chiffres de l'emploi américain pour septembre qui seront annoncés vendredi. Ils devraient être décents et le chômage rester stable, alors que la croissance est en modeste accélération au 2e semestre, d'après les analystes.

- Fujitsu s'envole -

Sur le front des valeurs, l'action Fujitsu a bondi de 5,66% à 568,7 yens. Le groupe a dit envisager, entre autres options, de céder au chinois Lenovo le contrôle de sa division d'ordinateurs.

Fujitsu avait essayé de s'associer à Vaio (ex-division des PC de Sony qui a jeté l'éponge) et à Toshiba pour regrouper leurs activités de PC, mais les discussions n'ont pas abouti, d'où la solution potentielle Lenovo.

Toshiba, qui risque de se retrouver plus isolé encore, a vu son titre modestement avancer de 0,20% à 346,3 yens.

Du côté des autres valeurs technologiques, Sony a décliné de 0,20% à 3.385 yens, alors que Panasonic a monté de 0,28% à 1.042,5 yens.

Juste devant Fujitsu, l'assureur Sompo Holdings a signé la plus forte progression du Nikkei (+6,48% à 3.250 yens) au lendemain de l'annonce d'un accord pour acquérir l'américain Endurance Specialty Holdings, pour un montant de 639,4 milliards de yens (5,6 milliards d'euros au cours actuel).

Il a entraîné dans son sillage les autres groupes du secteur, comme MS&AD Insurance Group Holdings (+2,86% à 2.887 yens) et Dai-ichi Life Holdings (+2,61% à 1.453 yens).

En verve également, le fabricant de robots industriels Fanuc (+2,82% à 18.025 yens), sensible aux devises, ou encore les firmes pétrolières (Inpex +3,41% à 950 yens, Showa Shell Sekiyu +2,67% à 960 yens), dopées par la bonne tenue des cours du brut mercredi après l'annonce inattendue d'une nouvelle baisse hebdomadaire des réserves de brut aux Etats-Unis.

Dans le secteur automobile, la tendance était mitigée: Toyota a augmenté de 0,73% à 6.032 yens, Nissan 0,44% à 1.016 yens, mais Honda a cédé 0,06% à 3.072 yens après avoir fortement grimpé mercredi à la perspective d'un partenariat avec son rival Yamaha dans l'activité des scooters au Japon.

A noter enfin, le petit repli de l'action de Kyushu Electric Power (-0,32% à 920 yens), dont un réacteur nucléaire a été arrêté jeudi pour maintenance de routine. Officiellement un arrêt de deux mois est prévu, mais il pourrait être bien plus long, la compagnie s'étant engagée auprès du gouverneur de la région à réaliser des examens poussés pour vérifier la capacité des installations face au risque de catastrophe naturelle.

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