Oslo (awp/afp) - Le norvégien Yara International, un des principaux fabricants d'engrais minéraux, a fait mieux que prévu au troisième trimestre en parvenant à accroître ses marges malgré l'envolée du prix du gaz naturel.

Dans un secteur particulièrement exposé à la guerre en Ukraine qui pèse sur les approvisionnements en énergie, en nourriture et en engrais, le groupe a dégagé un bénéfice net de 400 millions de dollars (à peu près autant en francs suisses) contre une perte de 143 millions il y a un an, un chiffre supérieur aux attentes des analystes.

Très dépendant du gaz naturel qui représente 90% des coûts de production des engrais azotés comme l'ammoniac et l'urée et dont le prix moyen a triplé sur un an en Europe, Yara a considérablement réduit sa production et ses livraisons.

Tous produits confondus, celles-ci sont tombées à moins de 8 millions de tonnes contre près de 10 millions au troisième trimestre de 2021.

Tout le secteur est concerné: du fait du renchérissement du gaz, 70% de la production européenne d'ammoniac est à l'arrêt depuis le mois d'août, s'alarmait mi-septembre l'association Fertilizer Europe mi-septembre.

Au quatrième trimestre, Yara dit s'attendre à une augmentation de 540 millions de dollars de sa facture de gaz.

Afin de compenser la baisse des volumes, le groupe a accru ses prix et ses marges.

Son résultat brut d'exploitation (Ebitda), hors éléments exceptionnels, est ressorti à 1 milliard de dollars contre 765 millions pour un chiffre d'affaires en hausse de 39%, à 6,2 milliards.

"Toutefois, nous restons profondément préoccupés pour l'approvisionnement de nourriture et d'engrais de l'Europe et dans le monde, et réitérons notre appel à une action urgente pour réduire la dépendance à la Russie", a indiqué le directeur général, Svein Tore Holsether.

En dépit de critiques de Moscou, qui estime être entravé dans ses exportations agricoles du fait des sanctions, le blé russe s'impose sur le marché car moins cher que les grains européens et notamment français.

Et alors que démarrent dans une grande partie de l'Europe les semis de blé, l'inquiétude monte quant à la disponibilité mondiale en fertilisants, dont la Russie est un pourvoyeur important.

afp/buc